On a tous déjà rêvé qu’un robot nettoie la maison ou nous prépare un bon petit plat mais aucun d’entre nous ne veut d’un robot qui nous prive de nos moyens de subsistance. Comme la gamme des futures applications robotiques est très vaste, la plupart d’entre nous envisagent cet avenir avec un mélange d’optimisme et d’anxiété. Cette vision bipolaire n’est pas nouvelle et est alimentée par de nombreux films hollywoodiens depuis plusieurs années : Terminator, 2001, l’Odyssée de l’espace ou bien I, Robot. Ce ne sont là que quelques exemples. La crainte de voir les machines et l’intelligence artificielle se retourner contre l’humanité est un thème récurrent qui continue de captiver le public. Mais aujourd’hui, ces robots cinématographiques du passé semblent beaucoup moins fantaisistes qu’il y a quelques années. Les robots de science-fiction sont rapidement devenus de la science factuelle.
1. La solution robotique …
Les robots et les processus robotiques de différents types sont déjà largement adoptés dans de nombreuses industries. Selon un nouveau rapport de la Fédération internationale de robotique, le nombre d’installations de robots industriels dans le monde s’est élevé à 553 052 l’année dernière, un nouveau record qui dépasse de 42 % le chiffre de 2020. Cette année, le nombre total d’installations devrait approcher les 600 000, selon la Fédération, ce qui porterait à plus de six millions le nombre de robots opérationnels installés dans le monde.
L’Asie est en tête de la course mondiale aux robots, mais les États-Unis et l’Europe augmentent rapidement leurs installations annuelles. Dans une enquête menée l’an dernier par ABB Robotics auprès de 1 610 entreprises américaines et européennes, 62 % des entreprises américaines et 74 % des entreprises européennes ont déclaré qu’elles investiraient dans l’automatisation robotique au cours des trois prochaines années.
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2. … Pour le marché de l’emploi ?
Cette « ruée vers les robots » n’en est qu’à ses débuts, mais un certain nombre de tendances lourdes se conjugueront pour alimenter un boom à long terme de la robotique et de l’automatisation de nouvelle génération. Déjà parce que les robots pourraient résoudre un énorme problème d’emploi, et non en créer un.
En effet, selon une nouvelle école de pensée, les robots et l’IA compenseront l’effondrement du taux de croissance de la population mondiale qui est tombée à moins de 1%. Pour être clair, la population continue d’augmenter chaque année, mais le taux de croissance est en forte baisse. Les pays riches d’Amérique du Nord et d’Europe sont en tête de ce déclin, avec des taux d’accroissement naturel (naissances moins décès, hors immigration) négatifs ou à peine positifs.
Cette tendance à long terme suggère que les robots « travailleurs » pourraient ne pas remplacer les humains en masse, mais simplement combler le vide laissé par les humains. En fait, les équipes d’ABB Robotics et de la Fédération internationale de robotique font exactement cette affirmation/prévision.
Comme l’indique un récent rapport d’ABB Robotics : « La demande de robots va augmenter en réponse aux pénuries mondiales de main-d’œuvre… L’impact des pénuries de main-d’œuvre est déjà largement ressenti dans toutes les industries et se poursuivra jusqu’en 2023, sous l’effet du vieillissement des populations et de la réticence à accepter des emplois mal rémunérés et peu gratifiants. D’ici 2030, on prévoit que plus de 85 millions de postes ne seront pas pourvus, ce qui entravera la croissance économique et obligera les entreprises à trouver de nouveaux moyens de combler les lacunes de leur main-d’œuvre. »
3. Les facteurs qui pourraient augmenter la demande de robots
Outre cette tendance positive à long terme pour la robotique, les équipes de recherche d’ABB Robotics et de la Fédération internationale de robotique ont identifié quelques autres facteurs susceptibles d’accélérer la demande de robots comme la délocalisation de la fabrication ou les progrès de l’intelligence artificielle.
- La délocalisation de la fabrication
Auparavant, le seul moyen de réduire les coûts de production consistait à délocaliser la production vers des sites de fabrication à faible coût comme le Mexique et la Chine. Mais la robotique offre une nouvelle possibilité séduisante.
Certaines entreprises peuvent « délocaliser » la production de manière rentable grâce aux gains d’efficacité que la robotique permet d’obtenir.
L’impact sur l’emploi aux États-Unis est positif et non négatif. Les entreprises peuvent cesser leur production à l’étranger et ouvrir des installations aux États-Unis en utilisant une combinaison de robots et de main-d’œuvre humaine. En fait, les emplois étrangers retournent dans leur pays et deviennent de nouveaux emplois pour les humains et les robots. Les initiatives de relocalisation aux États-Unis ont créé plus de 350 000 emplois l’année dernière et en créeront plus de 400 000 cette année. En d’autres termes, la délocalisation a représenté 7,6 % de la croissance nette de l’emploi aux États-Unis l’année dernière et est en passe de représenter 13 % cette année. Ainsi, cette source d’emploi furtive devient de plus en plus influente dans l’économie américaine, et la robotique y contribue.
La Fédération internationale de la robotique cite la fabrication de semi-conducteurs comme l’un des meilleurs exemples de cette tendance en observant que « la relocalisation de la production de microprocesseurs aux États-Unis et en Europe est une autre tendance au reshoring. La plupart des produits industriels nécessitent aujourd’hui une puce semi-conductrice pour fonctionner, leur approvisionnement à proximité du client est crucial. Les robots jouent un rôle essentiel dans la fabrication des puces, car ils répondent aux exigences extrêmes de précision. Des robots spécialement conçus automatisent la fabrication des plaquettes de silicium, prennent en charge les tâches de nettoyage et d’épuration ou testent les circuits intégrés. »
- L’intelligence artificielle
Aucune discussion sur la robotique ne serait complète sans souligner l’impact de l’intelligence artificielle. Toutes les innovations robotiques ne font pas appel à l’intelligence artificielle, bien sûr ; certaines ne sont que des machines préprogrammées fantaisistes. Mais l’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus essentiel dans les applications robotiques.
L’automatisation traditionnelle exécute des tâches spécifiques dans le cadre d’un processus rigidement structuré. Mais l’IA recèle un énorme potentiel pour la robotique de niveau supérieur, capable de fonctionner dans des environnements de fabrication variables et imprévisibles. Par exemple, l’IA permettrait aux robots de traiter des millions de produits différents nécessitant des processus différents. L’IA permettrait également aux robots de distinguer les objets ou les personnes qu’ils rencontrent et de réagir en conséquence.
Avec le développement de l’intelligence artificielle dans le domaine de la robotique, les préoccupations liées à la complexité et aux capacités qui empêchaient auparavant les entreprises d’investir dans l’automatisation robotique sont en train d’être résolues. À mesure que les capacités se développent, les robots apparaîtront en plus grand nombre et dans des applications en dehors des environnements traditionnels de fabrication et de distribution, tels que l’électronique, les soins de santé, le commerce électronique, les produits pharmaceutiques et la restauration.
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Comme on a pu le constater cette année, l’intelligence artificielle est au cœur de l’actualité. Et lorsqu’un phénomène d’une telle ampleur prend de l’ampleur, il se propage souvent dans des mégatendances plus petites, mais non moins puissantes. La robotique n’est qu’une partie de l’IA qui va se développer pour changer le monde et apporter d’incroyables opportunités de profit au passage.
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