Le concept du Short Selling, quelle solution pour les millions de m² de bureaux vides et le décalage entre les conseils financiers populaires et les principes de la théorie économique
Par Ruben Brami, Twenty-Six Patrimoine
???? Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
- Les marchés terminent le premier semestre 2023 sur une bonne note
Les marchés actions ont enregistré une forte hausse vendredi, le S&P 500 et le CAC 40 progressant de près de 1,2 %. Alors que le premier semestre de l’année touche officiellement à sa fin, le CAC 40 a gagné 12%, le S&P 500 a gagné environ 16 %, le Nasdaq, à forte composante technologique, affiche une hausse impressionnante de 39%, tandis que le Dow Jones, plus axé sur la valeur et le cycle, a progressé de plus de 3,5% au cours de la première moitié de l’année. Les marchés obligataires ont enregistré des performances plus modestes, les rendements des obligations du Trésor ayant augmenté au cours du dernier trimestre. L’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond est en hausse de plus de 1,0% depuis le début de l’année. Pour le second semestre, nous nous attendons à ce que les marchés poursuivent leur progression, même si des excès de volatilité restent probables, en particulier si l’économie montre des signes de ralentissement.
- Zone euro: l’inflation baisse à 5,5%
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a poursuivi sa baisse en juin, tombant à 5,5% après 6,1% en mai, grâce à un net reflux des prix de l’énergie, a annoncé vendredi Eurostat. Le chiffre est légèrement meilleur que les attentes des analystes de Bloomberg qui tablaient sur un taux de 5,6%. La hausse des prix à la consommation reste cependant particulièrement élevée dans l’alimentation (11,7%), selon les données détaillées de l’office européen des statistiques. L’inflation reste très au-dessus de l’objectif de 2% que se fixe la Banque centrale européenne (BCE), qui a enchaîné les relèvements de ses taux directeurs pour tenter de l’endiguer. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a laissé entendre mardi que l’institution augmenterait encore ses taux lors de sa réunion de politique monétaire de juillet, après les avoir déjà relevés en juin. « Notre travail n’est pas fini. Sauf changement important dans nos perspectives, nous poursuivrons le relèvement des taux en juillet », a-t-elle déclaré. La hausse des prix à la consommation a reculé de 0,7 point en France, pour s’établir à 5,3% sur un an.
- L’économie américaine résiste
Nous continuons à voir des signes indiquant que l’économie américaine résiste. Jeudi, les données relatives à la croissance du PIB américain pour le premier trimestre ont été révisées à la hausse, la croissance économique s’établissant à 2,0 % en rythme annualisé contre 1,3 % précédemment. Ce résultat a été obtenu grâce à une consommation robuste, qui a augmenté de 4,2 % par rapport aux attentes de 3,8 % de croissance annualisée. Pour le deuxième trimestre, l’indicateur PIB-Now de la Fed indique un taux de croissance sain de 1,8 %, toujours supérieur aux niveaux tendanciels et n’indiquant pas un ralentissement économique. Selon les économistes, les indicateurs avancés continuent de pointer vers un ralentissement de l’économie, notamment des paramètres tels que l’inversion de la courbe des taux et la faiblesse des indices ISM de l’industrie manufacturière et des services, mais ils ne voient pas la possibilité d’une contraction profonde ou prolongée. On peut attendre un ralentissement de l’économie au cours du second semestre de l’année, mais les marchés ont tendance à être tournés vers l’avenir et pourraient dépasser ce ralentissement pour s’orienter vers une période de reprise plus durable que nous entrevoyons.
????️ Le dossier de la semaine : le concept de Short Selling
Dans le monde complexe et souvent déroutant de la finance, certains termes peuvent sembler énigmatiques, même pour ceux qui ont une certaine familiarité avec le domaine. L’un de ces termes est le « Short Selling », ou « Vente à découvert ». Bien qu’il puisse sembler intimidant au premier abord, le concept sous-jacent est assez simple une fois décomposé. Le « Short Selling » est une pratique financière qui consiste à vendre des actions que l’on ne possède pas encore, dans l’espoir de les racheter plus tard à un prix inférieur. En d’autres termes, un investisseur « short » une action lorsqu’il pense que son prix va baisser. Si cela se produit, il peut acheter l’action à un prix inférieur, la rendre au courtier duquel il l’a empruntée, et conserver la différence comme profit. Pour donner une image plus concrète, imaginez que vous empruntiez un livre à un ami, convaincu que son prix va chuter dans les prochaines semaines. Vous vendez le livre tout de suite, attendez que le prix baisse, l’achetez à nouveau et le rendez à votre ami. Le profit que vous réalisez est la différence entre le prix de vente initial et le prix d’achat ultérieur.
Historiquement, le « Short Selling » est une pratique ancienne qui remonte au moins au 17ème siècle, lorsqu’elle a été utilisée par des investisseurs sur le marché des tulipes aux Pays-Bas. Toutefois, elle a pris de l’ampleur au 19ème siècle, notamment sur le marché des actions. Depuis lors, elle est devenue une stratégie courante utilisée par de nombreux types d’investisseurs, allant des spéculateurs individuels aux grands fonds d’investissement. Il y a eu des exemples célèbres de « Short Selling » dans l’histoire financière. Par exemple, durant la crise financière de 2008, certains investisseurs ont réussi à réaliser des profits importants en « shortant » les actions de sociétés immobilières ou financières. Plus récemment, en 2021, l’affaire GameStop a mis en lumière la pratique du « Short Selling » lorsqu’un groupe d’investisseurs individuels sur Reddit a orchestré une augmentation massive du prix de l’action GameStop, piégeant les vendeurs à découvert qui avaient parié sur une baisse du prix.
En somme, la vente à découvert est une stratégie financière qui, bien que risquée, peut être lucrative si elle est bien utilisée. Dans les sections suivantes, nous explorerons pourquoi les investisseurs choisissent de « shorter » des actions, les risques associés à cette pratique, et comment elle peut influencer l’économie dans son ensemble.
- Pourquoi les investisseurs shortent les actions ?
Le « Short Selling » ou la vente à découvert peut sembler contre-intuitif au premier abord. Après tout, pourquoi quelqu’un voudrait-il vendre des actions qu’il ne possède pas encore, dans l’espoir de les racheter plus tard à un prix inférieur? Les raisons sont diverses et dépendent largement des objectifs et de la stratégie de l’investisseur.
a) Stratégie de spéculation
L’une des principales raisons pour lesquelles les investisseurs choisissent de « shorter » des actions est la spéculation. Ils font cela dans le but de réaliser un profit. Le principe est simple : ils empruntent une action et la vendent immédiatement, pariant que le prix de l’action va baisser. Si leur prévision est correcte, ils peuvent racheter l’action à un prix inférieur, la rendre au prêteur, et conserver la différence comme profit.
Par exemple, si un investisseur « short » une action à 100 euros et que le prix de cette action chute à 80 euros, l’investisseur peut alors racheter l’action, la rendre, et réaliser un profit de 20 euros. C’est une stratégie risquée, car si le prix de l’action augmente au lieu de diminuer, l’investisseur peut subir une perte.
La spéculation nécessite une analyse minutieuse et une compréhension profonde du marché. Les investisseurs qui « shortent » des actions doivent être capables de prédire les mouvements de prix en se basant sur l’analyse fondamentale (étude des états financiers d’une entreprise, de sa position dans l’industrie, de la conjoncture économique) ou sur l’analyse technique (étude des tendances de prix et des modèles graphiques).
b) Couverture contre le risque
Le « Short Selling » peut également être utilisé comme une stratégie de couverture pour protéger un portefeuille d’actions contre les fluctuations de prix. Supposons qu’un investisseur possède des actions d’une certaine entreprise, mais qu’il craint que le prix de ces actions ne baisse à court terme en raison d’un événement spécifique, comme la publication d’un rapport de résultats financiers. L’investisseur peut alors « shorter » l’action, ce qui lui permettra de compenser toute perte subie par son portefeuille si le prix de l’action diminue effectivement.
Il est important de noter que la couverture est une stratégie d’atténuation des risques, pas une technique pour réaliser des profits. Le but est de réduire l’impact potentiel des pertes, pas de générer un rendement élevé.
c) Activisme et influence sur le marché
Enfin, certains investisseurs utilisent la vente à découvert comme un outil d’activisme pour exposer les faiblesses d’une entreprise. Ces investisseurs, souvent appelés « short sellers activistes », recherchent des entreprises qu’ils estiment surévaluées ou impliquées dans des pratiques frauduleuses. En « shortant » ces entreprises et en rendant publiques leurs analyses, ils peuvent influencer l’opinion du marché et potentiellement provoquer une baisse du prix de l’action.
Des investisseurs célèbres comme Bill Ackman ou Michael Burry ont utilisé cette stratégie avec succès. Par exemple, Michael Burry, le fondateur de Scion Capital, a « shorté » le marché du logement américain avant la crise financière de 2008, prévoyant que les prêts hypothécaires à risque mèneraient à une bulle immobilière. De même, Bill Ackman, le fondateur de Pershing Square Capital Management, a « shorté » les actions de Herbalife, une entreprise de marketing multi-niveaux, affirmant qu’il s’agissait d’une pyramide financière.
Il est important de noter que le « Short Selling » activiste est une pratique controversée. Bien qu’il puisse aider à corriger les inefficacités du marché et à exposer les fraudes, il peut aussi être utilisé de manière abusive pour manipuler les prix des actions et nuire à l’image de l’entreprise.
La vente à découvert est une stratégie d’investissement complexe utilisée pour diverses raisons, allant de la spéculation à la couverture contre le risque, en passant par l’activisme. Bien que potentiellement rentable, elle comporte des risques significatifs et nécessite une compréhension approfondie du marché. Dans la section suivante, nous explorerons plus en détail les risques et les conséquences de la vente à découvert.
2. Risques et conséquences de la vente à découvert
Si le « Short Selling » ou la vente à découvert peut présenter des opportunités attrayantes pour les investisseurs, elle s’accompagne aussi d’un ensemble unique de risques et de conséquences. Comprendre ces facteurs est crucial pour quiconque envisage de s’engager dans cette pratique.
a) Risques financiers
Le « Short Selling » est une activité intrinsèquement risquée. Contrairement à l’achat d’actions, où la perte potentielle est limitée à l’investissement initial, la vente à découvert peut entraîner des pertes illimitées. Si vous achetez une action à 100 euros, le pire scénario est que l’action tombe à zéro, et vous perdez votre investissement de 100 euros. Cependant, si vous « shortez » une action à 100 euros et que son prix grimpe à 200 euros, vous êtes en perte de 100 euros. Et si le prix continue à monter, vos pertes augmentent proportionnellement.
De plus, le « Short Selling » implique des coûts supplémentaires. Les actions vendues à découvert doivent être empruntées, et ces prêts viennent souvent avec des frais d’intérêt. Si la position courte est maintenue pendant une longue période, ces frais d’intérêt peuvent s’accumuler et réduire significativement tout profit potentiel.
b) Conséquences sur l’économie et le marché
La vente à découvert a également un impact sur l’économie et le marché dans son ensemble. D’un côté, elle peut contribuer à la fluidité du marché et à l’efficacité des prix. Les « short sellers » peuvent agir comme des contrôleurs du marché, en identifiant et en vendant les actions surévaluées, ce qui peut aider à prévenir la formation de bulles de prix.
D’un autre côté, la vente à découvert peut aussi avoir des effets déstabilisateurs. Par exemple, une vente à découvert excessive peut faire baisser les prix des actions de manière disproportionnée et créer une pression à la baisse sur l’ensemble du marché. Cela peut mener à ce qu’on appelle une « vente à découvert forcée », où les investisseurs sont contraints de vendre des actions pour couvrir leurs positions courtes, ce qui peut accélérer la chute des prix et provoquer une spirale baissière.
Pour contrer ces effets potentiels, de nombreux pays ont mis en place des régulations autour de la vente à découvert. Par exemple, la règle de l' »uptick » aux États-Unis stipule que les actions ne peuvent être vendues à découvert que sur un « uptick », c’est-à-dire lorsque le dernier mouvement du prix de l’action était à la hausse. Cette règle vise à prévenir la manipulation des cours des actions et à éviter les ventes à découvert forcées.
c) Conseils pour les investisseurs néophytes
Étant donné les risques associés à la vente à découvert, il est essentiel que les investisseurs néophytes comprennent pleinement cette pratique avant de s’y engager. Voici quelques conseils :
- Éducation : Assurez-vous de comprendre comment fonctionne la vente à découvert, y compris ses risques et conséquences. La lecture d’articles, l’assistance à des webinaires et des cours, ainsi que la consultation de conseillers financiers peuvent tous contribuer à augmenter votre connaissance de cette pratique.
- Prudence : La vente à découvert n’est pas une stratégie d’investissement pour les cœurs faibles. Il est important de n’investir que ce que vous pouvez vous permettre de perdre et de mettre en place des mesures pour limiter vos pertes potentielles. Cela peut inclure l’utilisation de stop-loss, qui ferme automatiquement votre position si le prix de l’action atteint un certain niveau.
- Diversification : Comme pour toute stratégie d’investissement, la diversification est essentielle. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Même si vous pensez qu’une action est sûre de baisser, il est toujours possible que le marché se retourne contre vous.
- Patience : Le « Short Selling » n’est pas une façon de s’enrichir rapidement. Il nécessite de la patience et une surveillance constante du marché. Ne vous précipitez pas dans une position courte sans une analyse approfondie.
Pour conclure, la vente à découvert, ou « Short Selling », est une stratégie d’investissement complexe qui offre aux investisseurs une occasion unique de tirer profit des baisses de prix sur le marché boursier. Que ce soit pour spéculer sur les mouvements de prix, couvrir un portefeuille contre le risque, ou influencer l’opinion du marché, le « Short Selling » a trouvé sa place dans l’arsenal des investisseurs.
Cependant, comme nous l’avons exploré, cette pratique ne va pas sans risques. Les pertes potentielles sont illimitées et les coûts associés peuvent rapidement s’accumuler. De plus, la vente à découvert peut avoir un impact significatif sur l’économie et le marché dans son ensemble, nécessitant une régulation pour éviter les effets déstabilisateurs. Pour les investisseurs néophytes, la clé est de s’éduquer, d’être prudent, de diversifier et de faire preuve de patience. La vente à découvert n’est pas une stratégie d’investissement à prendre à la légère. Elle nécessite une connaissance approfondie du marché, une gestion rigoureuse des risques et une volonté d’endurer les hauts et les bas inhérents à l’investissement en bourse.
Au final, si elle est utilisée judicieusement, la vente à découvert peut être un outil précieux pour naviguer dans l’écosystème financier complexe et en constante évolution.
???? Immobilier : quelle solution pour les millions de m² de bureaux vides ?
Dans le sillage de la pandémie de Covid-19, la région Île-de-France, qui comprend Paris et ses environs, a connu une augmentation sans précédent de la vacance de bureaux. La disponibilité immédiate de bureaux vacants a augmenté de 60% entre 2019 et 2022, passant de 2,6 millions de mètres carrés avant la crise à plus de 4,4 millions de mètres carrés aujourd’hui. Ce niveau record d’espaces de bureaux vacants, atteignant un taux de vacance historique de 7,9 % fin 2022, est le résultat de plusieurs facteurs qui ont convergé ces dernières années.
- Analyse de la situation actuelle
La situation actuelle du marché immobilier de bureau en Île-de-France est marquée par un niveau record de bureaux vacants. À la fin de l’année 2022, l’offre immédiate de bureaux vides dans la région était de plus de 4,4 millions de mètres carrés, soit une augmentation de 60 % par rapport à 2019 avant la crise du Covid-19. Le taux de vacance a atteint 7,9 %, un niveau historiquement élevé. Cette situation est due à plusieurs facteurs. Le premier est la baisse d’activité liée aux confinements et à la pandémie de Covid-19. Cependant, cette situation a également été accentuée par des tendances plus profondes. Depuis environ cinq ans, le flex office et la dématérialisation ont permis aux entreprises de réduire les surfaces de bureau en jouant sur la rotation des collaborateurs. De plus, le développement du télétravail a contribué à cette réduction de la demande d’espace de bureau. En moyenne, les entreprises auraient réduit leurs besoins de 15 à 20 %.
La demande pour l’espace de bureau varie en fonction de l’emplacement. À Paris et dans le croissant ouest, les taux de vacance sont relativement bas (3,5 % et 13,6 % respectivement). En revanche, la première couronne nord et les communes autour de La Défense affichent des taux de vacance supérieurs à 20 %. En 2022, la demande a atteint 2,1 millions de m², soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente, mais une baisse de 5 % par rapport à la moyenne décennale. La demande devrait continuer de reculer pour le S2 2023 en raison de plusieurs facteurs, dont la menace d’une récession, le pic inflationniste attendu et la remontée des taux directeurs.
Les bureaux restent la classe d’actif préférée des investisseurs en 2022, avec 13,9 milliards d’euros investis, bien que cela représente une baisse de 15 % par rapport à l’année précédente. Cependant, il existe une disparité entre l’Île-de-France, où les investissements ont diminué de 20 % pour atteindre 10,4 milliards d’euros, et les régions plus dynamiques, où les investissements ont augmenté de 8 % pour atteindre 3,5 milliards d’euros. Une tendance qui se développe, bien que lentement, est la transformation des bureaux vides en logements. Cependant, entre 2013 et 2021, seulement 1 900 logements « reconvertis » ont été autorisés chaque année en Île-de-France. Cette tendance est freinée par le coût élevé de ces opérations, mais les études de conversions se multiplient et les entreprises commencent à se spécialiser dans ce domaine, comme le groupe Bouygues avec sa filiale Coverso.
- Défis et opportunités : transformer les bureaux vides en logements ?
La transformation des bureaux vides en logements est un concept qui a gagné en popularité, en particulier à la lumière de la pandémie de COVID-19 qui a entraîné une augmentation du télétravail et une diminution conséquente de la demande pour les espaces de bureaux. Bien que cette idée offre des opportunités considérables, elle présente également des défis importants. En termes d’opportunités, la conversion des bureaux vides en logements peut constituer une utilisation plus efficace de l’espace, surtout dans les zones urbaines où l’espace est une denrée précieuse. Dans de nombreux endroits, les immeubles de bureaux vacants sont de grands édifices qui, s’ils sont correctement convertis, peuvent offrir un nombre important de logements. De plus, de nombreuses villes du monde entier sont aux prises avec une crise du logement. La transformation des bureaux vides en logements peut aider à atténuer cette crise en augmentant l’offre de logements. Cette transformation peut contribuer à la durabilité environnementale. En réutilisant les structures existantes plutôt qu’en construisant de nouveaux bâtiments, nous pouvons réduire l’empreinte carbone de la construction.
Cependant, la conversion des bureaux en logements n’est pas sans défis. Tout d’abord, il y a des obstacles réglementaires. Dans de nombreux endroits, les codes du bâtiment pour les espaces de bureaux et les logements sont très différents, et le processus de conversion peut être entravé par ces réglementations. Deuxièmement, il y a des défis techniques. Les bureaux ont souvent été conçus et construits avec des spécifications différentes de celles des logements, ce qui peut rendre la conversion difficile et coûteuse. Enfin, il y a le défi de la localisation. Les bureaux sont souvent situés dans des zones commerciales qui peuvent ne pas être idéales pour les logements résidentiels, en raison du bruit, du trafic, ou du manque d’infrastructures résidentielles comme les écoles et les parcs. Bien que la conversion des bureaux vides en logements offre des opportunités intéressantes, il est important de reconnaître et de surmonter les défis inhérents à ce processus.
Il est crucial de trouver des solutions pour les millions de mètres carrés de bureaux vides à Paris. La transformation des bureaux vides en logements pourrait non seulement aider à résoudre la crise du logement, mais aussi stimuler l’économie locale et contribuer à la durabilité environnementale. Cependant, pour réaliser ces avantages, il sera nécessaire de surmonter les défis réglementaires et techniques liés à la transformation des bureaux en logements. En fin de compte, la manière dont nous gérons la question des bureaux vides pourrait avoir des répercussions majeures sur le marché immobilier, l’économie locale et l’écologie.
???? Economie : le décalage entre les conseils financiers populaires et les principes de la théorie économique académique
Les économistes ont-ils toujours raison ? C’est ce que c’est demandé un professeur de finance à la Yale School of Management. Dans « Popular Personal Financial Advice versus the Professors », James Choi explore le décalage entre les conseils financiers populaires et les principes normatifs de la théorie économique académique. Son travail met en lumière comment les conseils financiers couramment prodigués dans les livres de finance personnelle best-sellers peuvent dévier des modèles économiques traditionnels, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles hypothèses sur le comportement financier des ménages.
L’étude de Choi est basée sur une revue approfondie des 50 livres de finance personnelle les plus populaires, dans laquelle il compare leurs conseils aux principes normatifs dérivés de la théorie économique. Il aborde des sujets tels que les taux d’épargne, l’opportunité d’être un consommateur « riche à la main mais pauvre en bouche », l’allocation d’actifs, la gestion de la dette non hypothécaire ainsi que la détention simultanée de dettes à taux d’intérêt élevé et d’épargnes à taux d’intérêt faible.
Les résultats de Choi suggèrent que les conseils financiers populaires diffèrent parfois de manière significative des principes économiques normatifs, ce qui peut refléter des erreurs de raisonnement mais aussi une tentative de prendre en compte la volonté limitée des individus à adhérer à un plan financier. Les actions recommandées par les conseils de ces best-sellers sont souvent facilement calculables par les individus ordinaires, ce qui peut les rendre plus accessibles et applicables dans la vie quotidienne.
Examinons de plus près quelques exemples tirés de l’ouvrage de James Choi qui contrastent les conseils courants de finance personnelle et les recommandations basées sur la théorie économique :
- Beaucoup de livres de finance personnelle conseillent d’épargner un pourcentage fixe de vos revenus chaque année. Cependant, selon la théorie économique, il serait plus optimal de lisser votre consommation plutôt que vos économies. Autrement dit, vous devriez dépenser le même montant d’argent chaque année. Comme le potentiel de gain de la plupart des gens atteint son sommet à mi-carrière, il serait préférable d’avoir un taux d’épargne faible au début de votre carrière et de mettre de côté le plus grand pourcentage de vos revenus vers le milieu de votre carrière. Cela implique une stratégie d’épargne différente pour ceux qui envisagent de passer à une carrière moins rémunératrice, comme un début de carrière d’entrepreneur ou un travail à but non lucratif.
- De nombreux livres de finance populaire recommandent de surpondérer les actions américaines par rapport au marché boursier international, car les entreprises multinationales basées aux États-Unis offrent une exposition aux marchés internationaux et les actions internationales comportent un certain nombre de risques, comme le risque de change et des normes de comptabilité et de transparence financière plus faibles. Cependant, la plupart des économistes rejettent les arguments en faveur de la surpondération du marché américain et recommandent à chaque investisseur de détenir les titres de chaque pays en proportion de sa capitalisation boursière.
L’une des conclusions frappantes tirées des résultats de Choi est que « ceux qui passent une vie à différer la satisfaction peuvent un jour se retrouver riches en épargne mais pauvres en souvenirs ». Cette réflexion met en évidence l’importance de trouver un équilibre entre l’épargne pour la sécurité financière future et la jouissance de la vie présente.
L’approche de Choi dans « Popular Personal Financial Advice versus the Professors » est une contribution précieuse à la littérature sur la finance personnelle, car elle relie le monde académique à la vie quotidienne des gens. En soulignant les écarts entre la théorie économique traditionnelle et les conseils financiers populaires, Choi nous invite à réévaluer nos hypothèses sur nos choix financiers et à repenser comment les conseils financiers peuvent être formulés pour répondre efficacement aux défis de la vie quotidienne. Une bonne lecture pour farniente cet été n’est-ce pas ?
???? Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
- Dassault Aviation et Dassault Systèmes vont créer une chaire d’enseignement et de recherche à l’Institut Polytechnique de Paris.
- Saudi Aramco et TotalEnergies attribuent 11 milliards de dollars de contrats pour la construction du projet Amiral en Arabie Saoudite.
- Renault accélère le développement d’Alpine Racing via une prise de participation de 200 millions d’euros d’un groupe d’investisseur (Otro Capital, RedBird Capital Partners et Maxium Effort Investments).
- Pernod Ricard signe un protocole d’accord pour céder sa marque de whisky Clan Campbell.
- Kering étoffe sa division beauté avec le rachat de la maison de parfums Creed.
- Accor cède sa participation de 33% dans Risma au Maroc.
- Aston Martin vise un chiffre d’affaires de 2 milliards de livres sterling d’ici 2025 selon son Président qui s’est exprimé dans le Financial Times.
- Groupe Partouche affiche pour le premier semestre un résultat net de 18,8 millions d’euros.
- BNP Paribas a trouvé un accord avec Orange sur sa banque en ligne selon Les Echos.
- Arkema rachète la société sud-coréenne PIAM pour 728 millions d’euros.
- Thales s’associe à Google Cloud pour développer de nouvelles capacités basées sur l’IA.
- Bouygues a réalisé une augmentation de capital réservé aux salariés d’un montant de 150 millions d’euros.
- Google (Alphabet) ne respecte pas les standards de qualité promis aux annonceurs selon une étude du cabinet Adalytics.
- Microsoft tente de démonter l’argument juridique américain contre l’acquisition d’Activision Blizzard.
- HSBC rachète environ 4,7 millions d’actions sur les bourses de Londres et de Hong Kong.
- Silver Lake est monté à 63% de Software AG et envisage son retrait de la cote.
Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse
- https://www.geo.fr/voyage/immobilier-immeubles-de-bureaux-vides-bombe-a-retardement-economie-mondiale-dette-bulle-new-york-paris-londres-215370
- https://www.challenges.fr/entreprise/vie-de-bureau/que-faire-des-millions-de-bureaux-vides-autour-de-paris_848033
- https://www.lemoniteur.fr/article/ile-de-france-il-n-y-a-jamais-eu-autant-de-bureaux-vides.2249151
- https://www.lynxbroker.fr/bourse/trading/apprendre-le-trading/short-selling/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_%C3%A0_d%C3%A9couvert
- https://www.lecho.be/monargent/epargner/le-short-selling-c-est-quoi/8079800.html
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