La semaine dernière, la Fed a tenu sa réunion du FOMC de mars et sa conférence de presse, et a également publié une série de projections économiques actualisées. La Fed a maintenu le taux des fonds fédéraux à 5,25 % – 5,5 %, mais son « dot plot » actualisé indique toujours trois réductions de taux en 2024. Le FOMC prévoit également que le taux des fonds fédéraux s’oriente progressivement vers 3,1 % d’ici 2026, ce qui indique que cette année marque probablement le début d’un cycle pluriannuel de réduction des taux.

Pour commencer

Comment investir son argent ?

Voici les trois points à retenir de cette réunion :

1. Le cycle de réduction des taux reste en bonne voie pour commencer cette année

L’un des aspects les plus positifs de la mise à jour des projections de la Fed est sans doute le fait que son « diagramme à points » (le dot plot) continue de montrer une trajectoire descendante significative des taux au cours des trois prochaines années. Les points de la Fed ont maintenu la perspective de trois réductions de taux en 2024, bien que la marge entre les 19 membres votants ait été étroite. Dix membres se sont prononcés en faveur de trois baisses de taux (ou plus) en 2024, tandis que neuf membres ont voté pour moins de baisses de taux cette année.

Quelle que soit la date du début de la baisse, la Fed continue de considérer que le début d’un cycle pluriannuel de baisse des taux interviendra au cours de cette année. Le FOMC a esquissé une trajectoire pour le taux des fonds fédéraux qui ferait passer le taux directeur de 5,25 % – 5,5 % à 3,1 % en 2026. Ce chiffre est légèrement supérieur à sa mise à jour de décembre, qui prévoyait une baisse du taux des fonds fédéraux à 2,9 % en 2026. Néanmoins, la Fed a réaffirmé son point de vue selon lequel les taux directeurs actuels baisseront probablement à un niveau plus neutre, sauf chocs extérieurs, et que la nécessité d’une politique restrictive a diminué.

Il faut garder à l’esprit que la Fed n’envisage pas un retour des taux directeurs dans la fourchette de zéro, où ils se trouvaient pendant la période qui a suivi la crise financière de 2008. Au cours des trois à cinq prochaines années, le taux des fonds fédéraux pourrait être plus proche de la fourchette de 2,5 % à 3,0 % décrite dans les projections actualisées de la Fed la semaine dernière. Selon nous, cela implique que les rendements des bons du Trésor à long terme pourraient également rester élevés par rapport à la période d’après-crise, et les investisseurs pourraient continuer à voir les obligations jouer un rôle plus important dans les portefeuilles, en particulier ceux qui recherchent des revenus fixes.

2. La Fed a revu à la hausse ses perspectives de croissance économique : l’idée d’un « atterrissage en douceur » reste intacte 

La Fed a également profité de l’occasion pour revoir à la hausse ses perspectives de croissance économique pour 2024 – 2026. Les estimations de décembre indiquent que la croissance du PIB réel aux États-Unis pourrait ralentir à 1,4 % en 2024, contre 2,5 % en 2023, avant de revenir progressivement à 1,9 % d’ici à 2026. Les nouvelles prévisions de la Fed font état d’une croissance du PIB de 2,1 % en 2024, suivie de taux de croissance de 2,0 % en 2025 et 2026. Comme l’a souligné M. Powell lors de la conférence de presse, « l’économie est forte, le marché du travail est fort et l’inflation a fortement baissé ». La Fed prévoit également que le taux de chômage augmentera légèrement pour atteindre 4,0 % en 2024, contre 3,9 % actuellement.

Le point de vue de la Fed sur l’inflation était peut-être un autre élément clé pour les investisseurs à l’approche de la réunion du FOMC de la semaine dernière. Après que l’indice des prix à la consommation (IPC) de janvier et février se soit révélé un peu plus élevé que prévu, certains ont craint que la tendance de l’inflation n’aille dans la mauvaise direction, en particulier compte tenu de la résilience actuelle des dépenses de consommation. Toutefois, bien que Jerome Powell ait souligné que la Fed dépendrait des données et que l’inflation restait supérieure à l’objectif de la Fed, il a également noté (à deux reprises) au cours de la conférence de presse que la Fed envisageait « une baisse progressive de l’inflation jusqu’à 2 % sur une trajectoire parfois cahoteuse ». Dans l’ensemble, le point de vue de la Fed a donc réaffirmé l’idée que l’inflation pourrait progressivement atteindre 2,0 %, même si l’économie américaine maintient un taux de croissance sain de 2,0 %.

Sur la même thématique : 

Prévisions économiques : les arguments en faveur d’un soft landing

3. Le rythme de réduction du bilan pourrait ralentir : une autre tendance dovish de la Fed

Enfin, Jerome Powell, président de la Fed, a indiqué lors de la conférence de presse qu’il serait approprié que la Fed ralentisse le rythme de son programme de réduction du bilan, souvent appelé resserrement quantitatif (QT), assez rapidement. La Fed a réduit la taille de ses avoirs globaux d’un pic d’environ 9 000 milliards de dollars en avril 2022 à près de 7 500 milliards de dollars aujourd’hui. Pour ce faire, elle a laissé environ 95 milliards de dollars par mois de bons du Trésor et d’obligations hypothécaires arriver à expiration sans être remplacés. Ce programme de resserrement quantitatif est généralement considéré comme une autre forme de politique restrictive de la Fed, parallèlement à sa campagne de hausse des taux d’intérêt, car la Fed n’est plus un acheteur d’obligations sur le marché et retire plutôt des liquidités du marché financier.

Bien que M. Powell n’ait pas précisé la date à laquelle le rythme du QT ralentira, nous pensons qu’il s’agira probablement d’une annonce pour 2024. Et bien que le rythme de réduction du bilan n’ait peut-être pas le même impact que des réductions pures et simples des taux d’intérêt, nous pensons que le changement de ces deux politiques indique que la Fed s’oriente vers un assouplissement de sa politique, ce qui devrait être bien accueilli par les investisseurs et les marchés financiers dans leur ensemble.

photo de profil
Ruben Brami
Auteur
Fondé par un ancien de Rothschild & Co à Paris, Twenty-Six Patrimoine propose une approche 360 de la gestion de ses patrimoine à ses clients. Moderne, ingénieux et hybride, entre un cabinet traditionnel et un family office, notre volonté est de...
Partagez cet article :

Écrire un commentaire

Articles similaires