Investir dans l’immobilier ancien
L’immobilier ancien désigne les biens immobiliers qui ont déjà été construits et souvent déjà occupés, par opposition aux biens neufs ou en construction. Ces biens peuvent offrir des opportunités uniques pour investir dans l’immobilier, notamment grâce à la richesse architecturale des bâtiments, à leur emplacement souvent privilégié en centre-ville, et aux prix d’achat généralement plus abordables que l’immobilier neuf.
Ce guide, conçu par les conseillers de gestion de patrimoine sélectionnés par Neofa, a pour objectif de vous accompagner pas à pas dans votre projet d’investissement dans l’ancien. Nous aborderons les notions clés, définirons les termes techniques et démystifierons les concepts complexes pour vous permettre de prendre les meilleures décisions. Vous découvrirez les avantages de l’ancien, tels que les potentiels de plus-value après rénovation et les dispositifs fiscaux attractifs. Nous n’omettrons pas non plus les inconvénients à considérer, comme les coûts de travaux ou les normes énergétiques à respecter.
Mis à jour le 30 janvier 2025, par :
Qu’appelle-t-on immobilier ancien ?
Contrairement à l’immobilier neuf, qui concerne les constructions récentes ou en cours de réalisation, l’immobilier ancien englobe les maisons, appartements, immeubles et locaux commerciaux existants depuis un certain temps sur le marché.
D’un point de vue juridique et fiscal, un bien est souvent considéré comme ancien lorsqu’il a été achevé depuis plus de cinq ans et qu’il a déjà fait l’objet d’une première mutation (vente). Cette distinction est importante car elle influence les taxes, les frais de notaire et les dispositifs fiscaux applicables lors de l’achat. Par exemple, les frais de notaires sont moins élevés dans l’immobilier neuf : les frais de notaire dans le neuf s’élèvent à 2 à 3% du prix du bien en moyenne, contre 7 à 8% dans l’ancien.
De plus, les biens immobiliers anciens se caractérisent par :
- Leur histoire et leur caractère : Ils peuvent présenter une architecture traditionnelle, des matériaux nobles ou des éléments de patrimoine qui leur confèrent un charme unique (les immeubles haussmanniens par exemple).
- Leur emplacement : Souvent situés dans des quartiers établis, proches des centres-villes, des commodités et des infrastructures existantes.
- Leur état général : Ils peuvent nécessiter des travaux de rénovation ou de mise aux normes, notamment en matière d’isolation thermique ou d’électricité.
Investir dans l’immobilier ancien implique donc d’acquérir un bien avec une existence préalable, comprenant ses propres caractéristiques et parfois des contraintes liées à son âge. Cela offre aux investisseurs la possibilité de valoriser le bien par des rénovations, d’apporter leur touche personnelle et de bénéficier de certaines aides ou avantages fiscaux spécifiques à l’ancien (on en parle dans la suite du guide).
Pourquoi investir dans l’ancien : les avantages
L’immobilier ancien offre une multitude d’avantages. Voici les principaux atouts qui font de l’ancien un choix privilégié :
Un prix d’achat généralement plus bas
Les biens immobiliers anciens sont souvent proposés à des prix au mètre carré inférieurs à ceux des logements neufs. En moyenne, un bien ancien coute 15 à 25% moins cher qu’un logement neuf. Cela s’explique par l’âge du bien, son état général (pas d’ascenseur dans l’immeuble par exemple) ou encore la nécessité de réaliser des travaux de rénovation (une isolation bancale, un mauvais DPE). Un prix d’achat plus bas permet d’accéder à des biens plus spacieux ou mieux situés pour un budget équivalent.
Des emplacements privilégiés
L’immobilier ancien se trouve souvent dans des quartiers établis, proches des centres-villes, des commodités, des transports en commun et des zones dynamiques. Ces emplacements stratégiques facilitent la location du bien et offrent une meilleure perspective de valorisation à long terme. Ils sont aussi plus appréciés si vous envisagez la location courte durée.
Le charme et l’authenticité
Les biens anciens possèdent un cachet unique avec des éléments architecturaux tels que des moulures, des parquets en bois massif, des hauteurs sous plafond ou des façades en pierre. Ce charme séduit de nombreux locataires et acheteurs en recherche d’authenticité, ce qui peut accélérer la mise en location ou la revente du bien.
Le potentiel de plus-value après rénovation
En investissant dans l’ancien, vous avez la possibilité d’augmenter la valeur du bien en réalisant des travaux de rénovation ou d’amélioration. La remise à neuf d’un logement peut non seulement augmenter son attractivité sur le marché locatif, mais aussi générer une plus-value significative en cas de revente.
Profiter de dispositifs fiscaux et d’aides
Investir dans l’immobilier ancien permet de bénéficier de dispositifs fiscaux avantageux comme la loi Malraux, le déficit foncier ou le dispositif Denormandie, ainsi que d’aides financières pour la rénovation telles que l’éco-prêt à taux zéro, MaPrimeRénov’ et les subventions de l’Anah. Ces mesures réduisent le coût des travaux et améliorent la rentabilité de votre investissement. Nous les détaillerons dans les sections suivantes.
Quels inconvénients d’investir dans de l’ancien ?
Investir dans l’immobilier ancien offre de belles opportunités, mais il est aussi important de prendre en compte certains inconvénients avant d’acheter pour investir. L’un des premiers défis concerne les coûts de rénovation et de mise aux normes. Les biens anciens nécessitent souvent des travaux importants pour être conformes aux standards actuels en matière d’isolation thermique, d’électricité ou de plomberie. Ces travaux peuvent être source de galères, avec des imprévus qui surgissent en cours de chantier, allongeant les délais et augmentant les coûts. Il faut donc être prêt à gérer ces aléas et disposer d’une bonne capacité d’adaptation. De plus, il est généralement préférable d’être sur place pour superviser les travaux, coordonner les différents intervenants et s’assurer que tout se déroule comme prévu.
De plus, les risques de vices cachés sont plus élevés dans l’ancien. Des problèmes comme l’humidité, les infiltrations d’eau, la présence de plomb ou d’amiante, ou encore des défauts structurels peuvent ne pas être immédiatement visibles lors de l’achat. Ces anomalies peuvent engendrer des frais imprévus et des démarches administratives complexes pour les résoudre.
La performance énergétique des bâtiments anciens est souvent inférieure à celle des constructions récentes. Une isolation médiocre peut entraîner des factures d’énergie élevées pour les locataires, ce qui peut rendre le bien moins attractif sur le marché locatif. Les nouvelles réglementations, comme la loi Climat et Résilience, imposent des normes énergétiques plus strictes, pouvant obliger les propriétaires à réaliser des travaux coûteux pour continuer à louer leur bien.
De plus, les frais d’entretien et de maintenance sont généralement plus élevés pour les logements anciens. Les matériaux et équipements vieillissants demandent une attention particulière et des réparations plus fréquentes. Il est donc essentiel de prévoir un budget annuel dédié à l’entretien pour éviter les mauvaises surprises.
Les conseillers Neofa sont disponibles pour vous éclairer sur les moyens de gérer ces inconvénients et optimiser votre investissement. N’hésitez pas à nous consulter pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé et trouver des solutions adaptées à votre projet.
Quelles aides au financement ?
Investir dans l’immobilier ancien permet de profiter de plusieurs aides et dispositifs financiers pour soutenir les investisseurs dans leur projet. Les principales aides au financement existantes aujourd’hui pour l’acquisition et la rénovation de biens immobiliers anciens sont les suivantes :
Aides | Définition | Fonctionnement | Avantages |
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L’Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) | L’Éco-PTZ est un prêt sans intérêt destiné à financer des travaux de rénovation énergétique dans les logements anciens. Il s’adresse aux propriétaires, qu’ils soient occupants ou bailleurs, et concerne les résidences principales construites avant 1990. |
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MaPrimeRénov’ | MaPrimeRenov’ est une aide financière mise en place par l’État pour encourager la rénovation énergétique des logements. Elle est accessible à tous les propriétaires, quels que soient leurs revenus, et concerne les résidences principales construites depuis plus de deux ans. |
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Les aides de l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah) | L’Anah propose des subventions pour les propriétaires qui souhaitent rénover un logement ancien destiné à la location ou à l’habitation. Les aides ciblent principalement les ménages aux revenus modestes et très modestes. |
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Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) | Les CEE sont un dispositif obligeant les fournisseurs d’énergie à promouvoir l’efficacité énergétique auprès de leurs clients. Ils proposent des primes pour financer des travaux de rénovation énergétique. |
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Le Prêt Action Logement (anciennement 1 % logement) | Le Prêt Action Logement est un prêt à taux avantageux destiné aux salariés des entreprises du secteur privé non agricole employant au moins 10 personnes. Il vise à faciliter l’accès à la propriété, y compris pour l’achat d’un logement ancien nécessitant des travaux. |
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Les aides des collectivités locales | On n’y pense pas toujours mais sachez que de nombreuses collectivités locales (régions, départements, communes) proposent des aides financières pour encourager la rénovation de l’habitat ancien sur leur territoire. |
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En résumé, de nombreuses aides financières sont disponibles pour soutenir votre investissement dans l’immobilier ancien. Ces dispositifs peuvent réduire significativement le coût de votre projet et améliorer sa rentabilité et faciliter sa mise en œuvre. Si vous n’y voyez pas très clair, les conseillers Neofa sont disponibles pour vous aider à identifier et à mobiliser les aides au financement les plus adaptées à votre situation. Leur expertise vous permettra d’optimiser votre plan de financement et de concrétiser votre projet immobilier dans les meilleures conditions.
Achat immobilier ancien : paiement comptant ou à crédit ?
En payant comptant
Vous avez fait le tour des annonces et êtes intéressé par un bien en particulier ? Reste maintenant à connaître les modalités de financement. On aurait tendance à penser que payer comptant (en mobilisant votre épargne) est plus avantageux financièrement sur le long terme. Pourtant, il n’en est rien. Pour un investissement locatif, vous avez, au contraire, tout intérêt à avoir recours au crédit immobilier.
En utilisant l’effet de levier du crédit immobilier
La raison est simple : l’investissement locatif vous permet, selon votre régime d’imposition, de profiter d’avantages fiscaux. En effet, vos intérêts d’emprunt sont déductibles des loyers perçus. Cela revient à faire baisser vos revenus locatifs. Vous déclarez donc un montant moins important aux impôts et êtes automatiquement moins imposé.
Mais il y a un autre point à prendre en compte : l’effet de levier de l’emprunt. Pour faire simple, l’épargne que vous placez vous rapporte, dans ce cas, plus d’intérêts en comparaison de ce que vous coûte votre crédit immobilier. Il est donc important de comparer les deux. Rajoutons que cet argent est celui de la banque, alors profitez-en si vous pouvez.
Quels dispositifs pour défiscaliser dans l’ancien ?
En optant pour l’achat d’un bien immobilier ancien, vous pouvez prétendre à différents dispositifs de défiscalisation. Tout va dépendre essentiellement des rénovations effectuées et de vos ressources. Parmi les principaux dispositifs en vigueur, le dispositif Malraux, Pinel, Cosse et Denormandie sont les plus populaires.
Le dispositif Malraux
Le dispositif Malraux est une mesure fiscale destinée à encourager la restauration de biens immobiliers situés dans des secteurs protégés, tels que les sites patrimoniaux remarquables ou les quartiers anciens dégradés. En contrepartie de travaux de restauration complète, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 30 % du montant des dépenses éligibles, plafonnées à 400 000 euros sur une période de quatre ans. Ce dispositif s’adresse aux contribuables fortement imposés et permet de valoriser un patrimoine historique tout en réduisant significativement sa fiscalité.
Le dispositif Pinel et Pinel +
Bien que le dispositif Pinel s’applique principalement aux logements neufs, il est également accessible pour l’acquisition de biens anciens à rénover sous certaines conditions. Le bien doit être réhabilité pour atteindre les performances techniques et énergétiques du neuf. En louant le logement pendant une durée de 6, 9 ou 12 ans, vous pouvez obtenir une réduction d’impôt allant jusqu’à 21 % du montant de l’investissement, dans la limite de 300 000 euros par an.
Le dispositif Cosse
Le dispositif Cosse, aussi connu sous le nom de « Louer Abordable », encourage les propriétaires à proposer des loyers inférieurs au marché en échange d’une déduction fiscale sur les revenus locatifs. Le taux de déduction varie de 15 % à 85 % selon la zone géographique et le niveau de loyer appliqué. Pour en bénéficier, vous devez signer une convention avec l’Agence Nationale de l’Habitat (Anah) et respecter les plafonds de loyers et de ressources des locataires fixés par cette convention. Ce dispositif est particulièrement intéressant pour les investisseurs souhaitant combiner engagement social et avantages fiscaux.
Le dispositif Denormandie
Le dispositif Denormandie est spécifiquement conçu pour encourager la rénovation de logements anciens situés dans les cœurs de ville de certaines communes éligibles. En investissant dans un bien à rénover et en réalisant des travaux représentant au moins 25 % du coût total de l’opération, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt similaire au dispositif Pinel, soit jusqu’à 21 % de l’investissement pour une durée de location de 12 ans. Ce dispositif vise à améliorer la qualité du parc immobilier ancien et à revitaliser les centres-villes en encourageant les investisseurs à participer à la rénovation urbaine.
Quel régime fiscal choisir pour mon investissement locatif ?
Deux régimes d’imposition sont possibles :
- le régime réel ;
- le régime microfoncier.
Régime réel
Sous le régime réel, vous déduisez vos charges de vos revenus fonciers suivant les dépenses réellement engagées en cours d’année.
Dans la majorité des cas, le régime réel est plus avantageux : les charges, une fois déduites, peuvent dépasser allègrement les 30 % d’abattement du régime microfoncier.
Régime micro-foncier
Sous le régime microfoncier, vous ne déclarez pas vos charges « au réel », mais bénéficiez en contrepartie d’un abattement forfaitaire de 30 % sur vos revenus fonciers, peu importe le montant de vos charges. En faisant le choix du régime microfoncier, vous ne pouvez cependant pas profiter du mécanisme de déficit foncier, ni même d’un quelconque autre dispositif fiscal (Pinel, Malraux…).
Pour en savoir plus : Revenu locatif en immobilier
Conseil pour investir dans l’immobilier ancien
Commencez par clarifier vos objectifs : souhaitez-vous générer des revenus locatifs réguliers, réaliser une plus-value à la revente ou constituer un patrimoine à long terme ? Par exemple, si vous souhaitez générer des revenus locatifs réguliers, vous pourriez investir dans un appartement situé près d’une université pour attirer les étudiants. Si votre objectif est de réaliser une plus-value à la revente, cibler une maison à rénover dans un quartier en pleine revitalisation peut être judicieux.
Ensuite, étudiez attentivement le marché immobilier local. Analysez la demande locative, les prix pratiqués dans le quartier et les projets de développement urbain prévus. Évaluez l’état du bien avec précision en réalisant des diagnostics complets pour anticiper les coûts de rénovation. Si vous avez un ami architecte, demandez-lui de vous accompagner lors de la visite.
Enfin, optimisez le financement de votre projet en vous informant sur les aides financières et dispositifs fiscaux disponibles. Par exemple, si vous rénovez un immeuble dans une zone éligible, le dispositif Denormandie peut vous offrir une réduction d’impôt intéressante. De même, si vous entreprenez des travaux d’isolation thermique, vous pourriez bénéficier de MaPrimeRénov’ pour alléger le coût des rénovations. Une planification financière rigoureuse, incluant ces aides potentielles, vous permettra sans doute d’améliorer la rentabilité de votre investissement.
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