Quelles perspectives d’investissement pour les obligations en 2024 ?

Ceci n’est pas un conseil en investissement. 

La fin de l’époque des faibles rendements, voire nuls, a longtemps représenté en investissement un défi majeur dans le secteur des obligations. L’aspect positif de cette augmentation des rendements est qu’il devient mathématiquement plus difficile de réaliser des performances négatives dans les obligations, et bien plus aisé d’obtenir des résultats positifs. Pour l’année 2024, les principes mathématiques pourraient fournir des indications précieuses concernant les perspectives futures du marché obligataire. Explications.

1. Évaluation des performances des obligations : le déséquilibre entre rendement et risque 

L’incertitude quant aux perspectives économiques et aux taux d’intérêt, conjuguée à l’enthousiasme suscité par l’IA, a poussé les investisseurs à se tourner vers les méga-capitalisations technologiques américaines. Les « Magnificent 7 » (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia, Tesla) ont été à l’origine de la plupart des gains du S&P 500 et ont surpassé de 100 % les actions des petites capitalisations cette année.


Toutefois, un changement subtil semble être en cours, car la reprise a commencé à s’étendre au-delà des grandes entreprises technologiques. Au cours du mois dernier, les « Magnificent 7 » ont accusé un retard de 7 % sur les actions à faible capitalisation, tandis que l’action « moyenne », représentée par l’indice S&P 500 à pondération égale, a rattrapé une partie du terrain perdu.

2. Perspective de rendement sur investissement en obligation : des taux d’intérêt au sommet ouvrent la voie à des résultats positifs probables en 2024

3. Les deux aspects qui sont particulièrement problématiques sur cette perspective d’investissement en obligations en 2024

D’abord, les effets prennent du temps à se manifester; ensuite, leur durée varie considérablement. La situation exceptionnelle engendrée par la pandémie rend ce cycle économique unique, avec une politique monétaire ayant suivi un parcours hors norme.

Les marchés ont accueilli favorablement les récentes données sur l’inflation et l’emploi, en déduisant rapidement que la période de hausse des taux était révolue et qu’une reprise modérée était à venir, caractérisée par une croissance faible mais positive et une inflation maîtrisée. Toutefois, cette perspective est la partie la plus délicate. Historiquement, les espoirs d’une reprise modérée ont souvent précédé les récessions. Sur les six dernières récessions, cinq ont été précédées par de telles prévisions (à l’exception de celle liée au Covid-19). Ces attentes se sont fréquemment soldées par des déceptions. Bien que la possibilité d’une reprise modérée soit plus élevée, elle semble surévaluée. Les indicateurs avancés sont faibles, la liquidité est limitée et les taux réels sont restrictifs, rendant un atterrissage difficile plus probable. Il est certain que les marchés seront confrontés à des inquiétudes concernant la croissance économique dans l’année à venir. 

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Le marché des obligations aujourd’hui vs. celui des années 1980

4. Alors, faut il considérer investir dans des obligations en 2024 ?

Selon moi, l’année 2024 marquera un tournant essentiel. Il est important pour les investisseurs de se concentrer sur la désinflation – la diminution du taux d’inflation – car il y a une distinction fondamentale entre la désinflation causée par une baisse de la demande (récession) et celle résultant d’une amélioration de l’offre (augmentation de la productivité, réduction des coûts de commerce et allègement des contraintes logistiques). La Chine joue un rôle clé dans l’économie mondiale, soit comme un avantage majeur, soit comme un frein, en fonction de sa stratégie de relance économique. Par ailleurs, le ralentissement économique en Europe pourrait influencer significativement les orientations politiques. On s’attend à ce que les débats se concentrent à nouveau sur les dépenses fiscales excessives et à une certaine instabilité, surtout à l’approche des élections dans plusieurs grandes économies. Les risques ne sont pas éliminés, mais il semble être le moment de reconsidérer les stratégies. Les marchés obligataires retrouvent leur position de départ. Avec la hausse des rendements, ils reprennent leur rôle traditionnel, offrant à la fois un revenu intéressant et une diversification par rapport aux actifs plus volatils.

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Ruben Brami
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Fondé par un ancien de Rothschild & Co à Paris, Twenty-Six Patrimoine propose une approche 360 de la gestion de ses patrimoine à ses clients. Moderne, ingénieux et hybride, entre un cabinet traditionnel et un family office, notre volonté est de...
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