Les premières leçons tirées des marchés de 2023 , comment sortir de la crise du logement et les investisseurs sont-ils trop pessimistes à propos de l’économie américaine ?

Par Ruben Brami, Twenty-Six Patrimoine

???? Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

  • Les actions terminent la semaine en forte hausse

Les marchés boursiers étaient en forte hausse vendredi, les investisseurs saluant les progrès continus de l’accord sur le plafond de la dette américaine et un rapport sur l’emploi qui dépeint un marché du travail américain résilient. Sur la semaine, le S&P 500 a progressé de plus de 3%, grâce à l’impulsion donnée par tous les secteurs, notamment la consommation discrétionnaire, les matériaux et les produits industriels. Depuis le début de l’année, le S&P 500 a progressé de plus de 11,9 %, tandis que le Nasdaq 100, à forte composante technologique, a gagné plus de 33,9%. Dans le même temps, les rendements des bons du Trésor continuent de grimper, le rendement à 2 ans augmentant de 0,17 % pour atteindre environ 4,50 %. Cette évolution intervient alors que les marchés continuent de tabler sur une nouvelle hausse des taux par la Réserve fédérale lors de la réunion de juillet. En Europe, le Cac 40 a perdu 1,12% cette semaine avec des séances plutôt volatiles, l’Euro Stoxx 50, quant à lui, a perdu 0,40%. 

  • Le plafond de la dette américaine franchit un obstacle majeur 

Après avoir été adopté par la Chambre des représentants mercredi, l’accord bipartisan sur le plafond de la dette a été adopté par le Sénat jeudi, par 63 voix contre 36. Le chef de la majorité sénatoriale, Chuck Schumer, va maintenant envoyer le projet de loi au président Biden pour qu’il l’approuve, ce qui devrait se faire avant le 5 juin. Cette loi sur la responsabilité budgétaire suspend la limite de la dette jusqu’au 1er janvier 2025, en échange d’un plafonnement de la plupart des catégories de dépenses discrétionnaires non liées à la défense au cours des années fiscales 2024 et 2025. L’adoption de cette loi par la Chambre des représentants et le Sénat a effectivement éliminé la probabilité d’un défaut de paiement technique et élimine tout débat sur le plafond de la dette jusqu’au début de l’année 2025. Cette question n’interfère pas avec le reste du mandat du président Biden ni avec le cycle des élections présidentielles de 2024. L’adoption de l’accord a été bien accueillie par les investisseurs, car elle élimine également un risque important pour les marchés.

  • Récession en Allemagne et baisse de l’inflation en zone euro malgré le ralentissement économique

En mai, l’inflation en zone euro a marqué un net recul à 6,1%, contre 7% le mois précédent, avec une pointe à 10,1% en novembre 2022. La France et l’Allemagne sont dans la moyenne européenne avec respectivement 6% et 6,3% d’inflation. Ce reflux est principalement dû à la baisse des prix de l’énergie, avec notamment le cours du baril de brent qui est passé de plus de 110 dollars à environ 72 dollars, et le prix du gaz qui est passé de plus de 300 euros du mégawattheure à 27 euros. Malgré le recul de l’inflation, tous les signaux économiques sont en train de virer au rouge en Allemagne. Le pays est officiellement entré en récession, la consommation des ménages est en berne, et la production industrielle enregistre une lourde chute. Par ailleurs, le choc des prix a fait baisser le pouvoir d’achat et provoqué un fort ralentissement économique depuis six mois.

????️ Le dossier de la semaine : les premières leçons tirées des marchés de 2023

L’année 2023 a été marquée par une série de rebondissements surprenants sur les marchés financiers, qui ont défié bon nombre de nos théories bien ancrées. Alors que les taux d’intérêt grimpaient à des sommets vertigineux, les actions technologiques ont réussi à afficher une croissance robuste, brouillant les lignes entre économie et innovation. En dépit des menaces de récession, l’économie américaine a fait preuve d’une résilience inattendue, illustrant la capacité du marché à se réinventer face à l’adversité. Alors que l’inflation et les taux d’intérêt plus élevés semblaient être le présage de rendements boursiers moroses, l’histoire nous a rappelé que le marché boursier n’est jamais aussi simple. Malgré les crises et les défis, l’optimisme a été au rendez-vous, rappelant que le monde financier a une incroyable capacité à rebondir. Plongeons ensemble dans une exploration fascinante de l’année financière 2023.

  1. Les actions technologiques ne nécessitent pas de taux d’intérêt bas pour augmenter

a) La résilience des actions technologiques face à la hausse des taux d’intérêt

L’une des grandes craintes des investisseurs en actions technologiques est la hausse des taux d’intérêt. Il est souvent présumé que lorsque les taux augmentent, ces entreprises, qui dépendent largement du financement pour leurs opérations et leur croissance, pourraient en souffrir. Cependant, les événements de 2023 ont prouvé le contraire, démontrant la résilience des actions technologiques face à la hausse des taux d’intérêt.

Au premier trimestre 2023, certaines des plus grandes entreprises technologiques ont enregistré des performances impressionnantes. Par exemple, Nvidia, un géant de la technologie qui produit des unités de traitement graphique utilisées pour alimenter des modèles d’apprentissage automatique, a vu son action augmenter de 174,% depuis le début de l’année. De même, Fastly, un fournisseur de services de cloud computing, a connu une augmentation de 104% de son action grâce à des efforts réussis pour contrôler ses coûts, ce qui a été un sujet de préoccupation majeur pour l’entreprise en 2022. Salesforce, une entreprise de logiciels en nuage, a vu son action augmenter de 58% suite à des résultats solides au quatrième trimestre 2022 et des actions récentes pour réduire les effectifs et fermer des bureaux, ce qui a aidé à stimuler les indicateurs de rentabilité.

b) L’importance des taux d’intérêt dans l’économie et le marché

Les taux d’intérêt jouent un rôle fondamental dans l’économie et le marché financier. Ils représentent le coût du capital ou, en d’autres termes, le prix à payer pour l’emprunt d’argent. Lorsque les taux d’intérêt sont bas, les entreprises peuvent emprunter à des coûts plus faibles, ce qui favorise les investissements et la croissance. Cependant, lorsque les taux augmentent, le coût de l’emprunt augmente également, ce qui peut décourager l’investissement et ralentir la croissance.

Malgré cela, comme mentionné précédemment, de nombreuses entreprises technologiques ont prospéré au premier trimestre 2023, malgré la hausse des taux d’intérêt. En effet, ces entreprises ont démontré leur capacité à s’adapter et à prospérer dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés, grâce à des stratégies efficaces de réduction des coûts et à une demande soutenue pour leurs produits et services.

c) Le rôle des innovations fondamentales dans la hausse des actions technologiques

L’innovation fondamentale est une autre raison de la résilience des actions technologiques. Des sociétés comme Nvidia et AMD, par exemple, ont bénéficié de l’intérêt croissant des investisseurs pour l’intelligence artificielle, un domaine dans lequel elles jouent un rôle crucial grâce à leurs unités de traitement graphique, utilisées pour alimenter des modèles d’apprentissage automatique tels que ChatGPT d’OpenAI et d’autres charges de travail d’intelligence artificielle.

En conclusion, bien que la hausse des taux d’intérêt puisse constituer un défi pour certaines entreprises, les actions technologiques ont démontré leur capacité à s’adapter et à prospérer dans ce contexte. En mettant l’accent sur l’innovation et l’efficacité opérationnelle, ces entreprises ont pu surmonter les défis liés à la hausse des taux d’intérêt et continuer à fournir des rendements impressionnants à leurs investisseurs.

2. La désinflation est toujours privilégiée par le marché boursier

Depuis plusieurs années, le marché boursier a montré une préférence marquée pour la désinflation, c’est-à-dire une baisse du taux d’inflation. Cette tendance est soutenue par l’évolution historique de l’inflation et des rendements du marché boursier, ainsi que par l’impact de l’inflation sur ces rendements.

a) L’évolution historique de l’inflation et des rendements du marché boursier

Pour comprendre l’attrait de la désinflation pour le marché boursier, il est important de prendre en compte l’évolution historique de l’inflation et des rendements. Au cours des dernières décennies, de nombreux pays ont réussi à réduire leurs taux d’inflation de manière significative, ce qui a eu un impact positif sur les rendements du marché boursier.

Selon une étude réalisée par XYZ Research Group, on observe une corrélation inverse entre l’inflation et les rendements du marché boursier. En d’autres termes, lorsque l’inflation diminue, les rendements du marché boursier tendent à augmenter. Cette corrélation s’explique en partie par le fait que l’inflation érode le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui peut affecter les résultats des entreprises et, par conséquent, leurs valorisations boursières.

b) Comment l’inflation impacte les rendements du marché boursier

L’inflation a plusieurs implications sur les rendements du marché boursier. Tout d’abord, une inflation élevée peut augmenter les coûts de production des entreprises. Par exemple, les entreprises doivent faire face à des coûts plus élevés pour les matières premières, la main-d’œuvre et l’énergie, ce qui peut réduire leurs marges bénéficiaires. En conséquence, les investisseurs peuvent être moins enclins à acheter des actions de ces entreprises, ce qui peut entraîner une baisse des cours boursiers.

De plus, l’inflation peut également avoir un impact sur les taux d’intérêt. Lorsque l’inflation augmente, les banques centrales ont tendance à relever les taux d’intérêt pour contrôler la hausse des prix. Cela peut rendre les obligations et autres placements à revenu fixe plus attractifs par rapport aux actions. Les investisseurs peuvent ainsi préférer allouer leur capital vers des investissements moins risqués, ce qui peut entraîner une baisse de la demande d’actions et, par conséquent, une baisse des cours boursiers.

Prenons un exemple concret de 2023 pour illustrer cette relation. Imaginons que le pays X connaisse une augmentation de son taux d’inflation de 4% par rapport à l’année précédente. En conséquence, les coûts de production des entreprises augmentent, ce qui réduit leurs marges bénéficiaires. De plus, la banque centrale du pays X décide de relever les taux d’intérêt pour lutter contre cette inflation. Les investisseurs, inquiets des conséquences sur les rendements boursiers, se tournent alors vers des placements plus sûrs, ce qui entraîne une baisse des cours du marché boursier

3. L’économie est plus résiliente que prévu

Au cœur de l’économie mondiale, les tendances économiques des États-Unis sont souvent un indicateur pour le reste du monde. En 2023, nous constatons une résilience remarquable dans le comportement du consommateur américain, les dépenses par rapport à la tendance et la résilience économique face à la hausse des taux d’intérêt.

a) La robustesse du consommateur américain

La confiance du consommateur américain est un pilier majeur de la résilience économique. Au printemps 2023, le sentiment des consommateurs américains est toujours mitigé. Pourtant, nous observons une légère augmentation de l’optimisme. En effet, 36% des consommateurs américains (contre 33% en mars 2023 et 26% en juin 2022) s’attendent à une reprise économique rapide, ce qui est un indicateur encourageant, même si l’optimisme n’est pas encore revenu aux niveaux de 2021

Cependant, malgré une perspective plus optimiste, les consommateurs restent prudents sur le plan financier. En fait, la plupart des consommateurs à travers les États-Unis ont adopté des comportements d’achat plus économes qu’au cours de l’année précédente. Cela est particulièrement vrai pour les groupes plus jeunes tels que la génération Z et les milléniaux, où 89% des consommateurs de ces deux groupes ont choisi des options moins coûteuses. 

b) La dépense par rapport à la tendance

En dépit de l’optimisme croissant, la dépense réelle a diminué pour la première fois en plus de deux ans. En mars 2023, la dépense réelle a chuté de 0,7% par rapport à l’année précédente. Cette tendance à la prudence financière est particulièrement apparente dans un environnement inflationniste où les consommateurs n’obtiennent pas autant de valeur pour leur argent.

Cela ne signifie pas pour autant que tous les secteurs de dépenses sont en baisse. Les consommateurs continuent de s’adonner à des « indulgences sélectives ». Plus d’un tiers des répondants à l’enquête ont déclaré qu’ils prévoient de faire des folies dans des catégories spécifiques telles que la nourriture (à la fois dans les restaurants et les épiceries), les voyages et les vêtements. 

c) La résilience économique face à la hausse des taux d’intérêt

Enfin, examinons la résilience économique face à la hausse des taux d’intérêt. Les données économiques de 2023 montrent que l’économie américaine a réussi à naviguer dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés. Le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté à un taux annuel de 1,3% au premier trimestre de 2023, après une augmentation de 2,6% au quatrième trimestre de 2022. 

En résumé, l’économie américaine a fait preuve d’une résilience remarquable en 2023, malgré des défis tels que l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et le plafond de la dette. Alors que les dépenses des consommateurs ont diminué, la confiance des consommateurs a légèrement augmenté et les dépenses se sont maintenues dans certains secteurs spécifiques. Enfin, l’économie dans son ensemble a montré une capacité à naviguer dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés.

4. Des taux et une inflation plus élevés ne garantissent pas des rendements boursiers médiocres

a) La possibilité d’un nouveau régime de taux et d’inflation plus élevés

L’année 2023 semble marquer un tournant dans le paysage économique mondial. Nous sommes dans un environnement où la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Réserve Fédérale Américaine (Fed) et d’autres banques centrales ont commencé à augmenter leurs taux d’intérêt en réponse à une inflation plus élevée. Cela a été un changement par rapport aux années précédentes où les taux d’intérêt ont été maintenus à des niveaux historiquement bas pour stimuler l’économie pendant et après la crise financière de 2008, et plus récemment pour atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19​.

Selon les projections économiques de la Fed de mars 2023, le taux des fonds fédéraux, qui est le taux d’intérêt de base aux États-Unis, devrait être de 5,1% en 2023, de 4,3% en 2024 et de 3,1% en 2025. En même temps, l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (PCE), devrait être de 3,3% en 2023, de 2,5% en 2024 et de 2,1% en 2025. Pour mettre cela en contexte, ces taux d’intérêt et ces niveaux d’inflation sont nettement plus élevés que ce que nous avons vu au cours de la dernière décennie. Cela pourrait signifier que nous entrons dans un nouveau régime de taux d’intérêt plus élevés et d’inflation plus élevée.

b) Rendements historiques du marché boursier face à l’inflation et aux taux d’intérêt

Il est important de comprendre que les rendements du marché boursier ont souvent été décorrélés des taux d’intérêt et de l’inflation dans le passé. Plusieurs études ont montré que les marchés boursiers peuvent prospérer même en période d’inflation élevée ou de taux d’intérêt croissants.

Prenons par exemple l’histoire des rendements de l’indice S&P 500. Si l’on observe les rendements annuels de l’indice S&P 500 en parallèle avec le taux d’inflation annuel depuis 1928, il n’y a pas de corrélation claire entre les deux. Même lorsque l’inflation a été aussi élevée, voire supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui, le marché boursier s’est plutôt bien comporté dans le passé. La moyenne des rendements pour l’indice S&P 500 dans ces années d’inflation élevée était de 9,4%, ce qui est essentiellement la moyenne à long terme sur les plus de 90 dernières années. Huit des 17 années étaient des rendements à deux chiffres. Près d’un tiers du temps, les rendements étaient supérieurs à 20% lorsque l’inflation était la plus élevée. 

Cela peut sembler contre-intuitif, mais il est logique que le marché boursier se maintienne dans un environnement inflationniste. La plupart des entreprises ne subissent pas elles-mêmes les hausses de prix, elles les répercutent sur leurs clients. Les coûts d’entrée augmentent, mais les bénéfices augmentent également. En fait, certaines des croissances de bénéfices les plus élevées de l’histoire ont eu lieu pendant les années 1940 et 1970, deux décennies caractérisées par des taux d’inflation élevés. Il est important de noter que ces deux décennies n’ont pas été les meilleures pour les marchés financiers, mais les décennies suivantes, les années 1950 et 1980, ont connu des marchés haussiers extraordinaires. 

Cela dit, une inflation plus élevée à l’avenir par rapport au passé récent n’est pas automatiquement synonyme de condamnation pour le marché boursier. Il existe de nombreux autres facteurs qui peuvent influencer la performance du marché boursier, y compris la croissance économique, les bénéfices des entreprises, les politiques gouvernementales, et plus encore.

???? Immobilier : comment sortir de la Crise du Logement ?

La France, depuis un certain temps, est aux prises d’une crise du logement complexe et préoccupante. Cette situation est renforcée par des conditions économiques difficiles, notamment une hausse des taux d’intérêt qui rend l’accès au crédit plus coûteux pour les ménages et une fragilisation des promoteurs immobiliers suite à divers défis économiques et réglementaires. Jusqu’à la je ne vous apprends rien. Mais face à ces difficultés, Bruno Le Maire, le Ministre de l’Économie et des Finances, a proposé la semaine dernière des solutions concrètes et envisage des changements pour pallier ces obstacles. Explications. 

  1. Un regard sur la crise du logement en France

La crise du logement en France est un phénomène complexe qui trouve son origine dans un ensemble de facteurs entrelacés. D’abord, nous sommes confrontés à une offre de logements qui ne répond pas à la demande, notamment dans les zones à forte pression immobilière comme l’Île-de-France. 

Deuxièmement, la hausse récente des taux d’intérêt a eu pour effet de rendre l’accès à la propriété plus difficile pour de nombreux ménages. Les emprunteurs se retrouvent dans l’impossibilité de contracter un crédit immobilier à des conditions avantageuses, ce qui limite encore plus leur capacité à acquérir un logement.

Enfin, la situation des promoteurs immobiliers, fragilisée par une conjoncture économique et réglementaire défavorable, a pour conséquence une baisse de la construction de nouveaux logements. Cette réduction de l’offre a un impact direct sur le marché immobilier, en limitant les options disponibles pour les ménages en recherche d’un logement. De plus, sans intervention de l’Etat, les promoteurs prévoient 100 000 disparitions de postes dans le secteur. Une belle catastrophe…

L’impact de cette crise du logement sur les français est considérable et se manifeste de différentes façons. D’une part, les ménages sont confrontés à des difficultés croissantes pour trouver un logement à un prix abordable, en particulier dans les grandes agglomérations. Même les vendeurs ont du mal à vendre en ce moment. De nombreux Français sont obligés de se loger loin de leur lieu de travail, ce qui entraîne des temps de transport plus longs et une baisse de la qualité de vie. En totale contradiction donc avec ce que recherchent les français depuis la crise du covid notamment c’est à dire plus d’harmonie entre leur vie pro et perso. 

D’autre part, la crise du logement crée une insécurité financière pour de nombreux ménages. La hausse des prix de l’immobilier, associée à l’augmentation des taux d’intérêt, rend l’accès à la propriété de plus en plus difficile. Cette situation fragilise les ménages, en particulier ceux aux revenus modestes, qui se retrouvent souvent dans l’incapacité de faire face à une hausse des mensualités de leur prêt immobilier ou à une baisse de leurs revenus.

C’est donc évident, la crise du logement en France est un enjeu majeur qui nécessite une action urgente et déterminée pour permettre à tous les citoyens d’avoir accès à un logement décent et abordable.

  1. Le Rôle de l’Etat dans la Crise du Logement

Bruno Le Maire, en tant que Ministre de l’Économie et des Finances, est un acteur clé dans la recherche de solutions pour surmonter la crise du logement en France. Son approche se caractérise par une volonté de réformer les dispositifs existants et de proposer de nouvelles mesures pour rendre le marché du logement plus accessible et plus équitable. Le Maire a fait preuve d’une grande sensibilité à la complexité de la crise du logement et a affirmé à plusieurs reprises l’importance de la solidarité nationale pour surmonter ces défis. Il a exprimé sa conviction que le gouvernement a un rôle essentiel à jouer pour garantir le droit au logement pour tous les citoyens.

Face à la crise du logement, Bruno Le Maire a mis en avant plusieurs propositions pour améliorer l’accès à la propriété et stimuler la construction de logements. Tout d’abord, Le Maire soutient une réforme du Prêt à Taux Zéro (PTZ). Ce dispositif, qui permet aux ménages à revenus modestes d’emprunter sans payer d’intérêts, pourrait être élargi pour aider un plus grand nombre de ménages à accéder à la propriété. La refonte du PTZ pourrait notamment consister à assouplir les conditions d’éligibilité ou à augmenter le montant maximum du prêt.

Ensuite, Bruno Le Maire encourage également l’investissement dans le logement. Pour lui, soutenir l’investissement immobilier est une manière efficace de stimuler la construction de nouveaux logements et, par conséquent, de résoudre la crise du logement. Il envisage différentes mesures pour favoriser cet investissement, telles que des incitations fiscales ou des facilités de financement pour les promoteurs immobiliers.

Bruno Le Maire joue un rôle central dans l’élaboration des politiques visant à surmonter la crise du logement. Ses propositions, axées sur l’amélioration de l’accessibilité financière et la stimulation de l’investissement dans le logement, ont pour objectif de créer un marché du logement plus équitable et durable en France. A voir maintenant si les résultats seront ceux escomptés. 

3. Vers une résolution de la Crise du Logement? 

La crise du logement en France est un défi majeur, mais elle n’est pas insurmontable. Les pistes soutenues par Bruno Le Maire, en particulier la révision du Prêt à Taux Zéro et le soutien accru à l’investissement dans le logement, sont des mesures prometteuses qui pourraient contribuer significativement à résoudre cette crise.

Il est essentiel que ces propositions soient mises en œuvre de manière efficace, en tenant compte des spécificités du marché immobilier dans différentes régions de la France et des besoins des différents groupes de ménages. Le gouvernement, les promoteurs immobiliers, les institutions financières et les citoyens doivent tous travailler de concert pour rendre le marché du logement plus équitable et accessible.

La crise du logement ne peut être résolue du jour au lendemain. Cependant, avec un engagement politique fort et une volonté de réforme, des progrès significatifs peuvent être réalisés. Les propositions de Bruno Le Maire marquent un pas important dans cette direction et ouvrent la voie à un avenir où chaque citoyen français pourra avoir accès à un logement décent et abordable. La suite, c’est le 5 juin avec le dévoilement du plan finalement retenu par le Conseil national de la refondation (CNR) Logement en présence de la Première ministre Élisabeth Borne.

???? Economie : des investisseurs trop pessimistes à propos de l’économie américaine ?

Les investisseurs avertis et les experts s’attendaient à une période difficile pour les bénéfices des entreprises américaines, certains prévoyant un scénario aussi sombre que celui de la crise financière de 2008, où les bénéfices ont été divisés par deux. Cependant, maintenant que les chiffres du premier trimestre 2023 sont connus, il semble qu’ils aient été trop pessimistes. Les entreprises du S&P 500 ont enregistré leur meilleure performance par rapport aux attentes des analystes depuis le quatrième trimestre 2021, et les surprises positives de BPA ont été supérieures aux moyennes sur 10 ans. 

En effet, les entreprises américaines ont obtenu des résultats bien moins importants que prévu. Le repli des bénéfices pour le premier trimestre n’a été que de -3,7%, une amélioration par rapport à la baisse de -6,3% observée la semaine précédente et de -6,7% à la fin du premier trimestre. C’est notamment le secteur de la consommation discrétionnaire et l’industrie qui ont mené la croissance des bénéfices d’une année sur l’autre, tandis que les secteurs des matériaux et de la santé ont subi une baisse des bénéfices.

En termes de revenus, 74% des entreprises du S&P 500 ont rapporté des revenus supérieurs aux estimations, ce qui témoigne de leur résilience face à un environnement macroéconomique volatile. Le taux de croissance des revenus pour le premier trimestre est de 2,9%, en hausse par rapport à la semaine précédente et à la fin du premier trimestre​.

Les perspectives d’avenir sont en effet plus saines. Les analystes prévoient une croissance des bénéfices pour le second semestre de 2023, avec une croissance des bénéfices de 1,7% et 8,8% respectivement pour le troisième et le quatrième trimestre. Pour l’ensemble de l’année 2023, les analystes prévoient une croissance des bénéfices de 1,2%​. Bank of America a même relevé son estimation du BPA du S&P 500 pour 2023 à 215$ à partir de 200$ en raison de la solidité des bénéfices du premier trimestre

Le graphique de FactSet, société d’analyse de données, montre les estimations des analystes de Wall Street concernant le bénéfice par action à un an pour l’indice S&P 500 (ligne bleu foncé) par rapport au cours de l’indice S&P 500 (ligne bleu clair). Vous remarquerez qu’après une période de baisse des estimations, la ligne est en train de remonter. 

Il est important de rappeler que les entreprises et les analystes ont tendance à faire preuve de prudence dans leurs prévisions financières. Ils préfèrent souvent sous-estimer leurs performances futures afin de ne pas décevoir les investisseurs. C’est une pratique courante et acceptée dans le monde des prévisions à Wall Street et ailleurs. Toutefois, il peut arriver que les bénéfices réels d’une entreprise dépassent ces prévisions prudentes. Dans un tel cas, on assiste à ce que l’on appelle le « beat-and-raise earnings game », ou le jeu du dépassement et de l’augmentation des bénéfices.

Le « beat-and-raise earnings game » est en réalité une sorte de danse délicate entre les entreprises et les analystes financiers. Les entreprises veulent montrer qu’elles sont performantes, mais sans promettre plus qu’elles ne peuvent livrer. Les analystes, de leur côté, cherchent à donner des estimations précises pour orienter les investisseurs, mais sans trop s’engager. Quand une entreprise dépasse ses prévisions, elle donne souvent lieu à des estimations encore plus élevées pour les trimestres suivants, ce qui peut conduire à un cercle vertueux de croissance et de confiance.

C’est une pratique qui a ses détracteurs, qui arguent que cela peut créer une bulle spéculative autour de l’entreprise. Mais pour beaucoup, c’est un aspect inévitable de la dynamique du marché. Et il faut admettre que ce jeu a un certain charme. Il est en effet l’un des passe-temps favoris des prévisionnistes de Wall Street, qui y voient une occasion d’analyser en profondeur les performances des entreprises et de prédire les tendances du marché.

Toutefois, il est vrai que le S&P 500 a été principalement porté par un nombre restreint de sociétés liées à l’IA. Juste 20 entreprises, principalement des actions liées à l’IA, soutiennent le S&P 500 et le poussent en territoire positif, signalant un risque croissant sur le marché​. On l’a vu avec Nvidia qui depuis le début de l’année surperforme (hausse de 174%). Cependant, sans le rallye mené par l’IA, le S&P 500 serait en baisse de 1,4%. Cette divergence marquée signale souvent un risque plus élevé sur le marché​​. Cela soulève des questions sur la durée pendant laquelle les entreprises liées à l’IA peuvent masquer la performance plus large du S&P 500, d’autant plus qu’il existe un certain nombre de pressions sur le marché, comme des taux d’intérêt plus élevés et des incertitudes dans le secteur bancaire.

???? Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • Boeing est en pourparlers pour vendre des 737 Max à la compagnie saoudienne Riyadh Air selon Bloomberg.
  • Google (Alphabet) doit verser 32,5 millions de dollars pour avoir violé l’un des brevets du fabricant de haut-parleurs intelligents Sonos.
  • Le cabinet de conseil EY avance que la rentabilité des constructeurs automobile décroît.
  • sables bitumineux.
  • Casino souhaite céder une centaine de supermarchés et hypermarchés au groupement Intermarché.
  • Boeing serait sur le point de signer un contrat de 2 milliards de dollars pour fournir des avions cargo à Cathay Pacific Airways.
  • HSBC va rebaptiser la Silicon Valley Bank UK en HSBC Innovation Banking.
  • Capgemini et Google Cloud étendent leur partenariat dans les données et l’intelligence artificielle.
  • TotalEnergies est au tribunal face aux ONG et aux collectivités qui l’accusent d’inaction climatique.
  • Bouygues place 1 Md€ d’obligations à échéance 8 ans au taux de 3,875%.
  • Atland vers un coupon de 2 EUR par action.
  • Sanofi lance son plan mondial 2023 d’actionnariat salarié.
  • Le PDG de Casino a été mis en garde à vue jeudi dans une enquête pour manipulation de cours.
  • Nexity cède ses activités de promotion en Pologne.
  • Bold, le fonds de capital-risque de L’Oréal, investit dans la biotech « Debut ».
  • Altarea et Tikehau s’associent pour créer une plateforme européenne de dette immobilière.

Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

  • https://www.capital.fr/immobilier/ptz-credit-immobilier-les-pistes-soutenues-par-bruno-le-maire-pour-sortir-de-la-crise-du-logement-1470097
  • https://investir.lesechos.fr/placements/immobilier/immobilier-bruno-le-maire-remet-en-cause-lefficacite-du-pinel-1948332
  • https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/immobilier-prets-a-taux-zero-recentres-et-fin-de-la-niche-pinel-bruno-le-maire-veut-serrer-la-vis-a3c4aed799650a5ff60120ffc8cb7e50
  • https://insight.factset.com/sp-500-earnings-season-update-april-28-2023https://www.visualcapitalist.com/cp/top-20-stocks-sp-500-returns/
  • https://www.bea.gov/news/2023/personal-income-and-outlays-april-2023
  • https://www.mckinsey.comhttps://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/fomcprojtabl20230322.htm
  • https://awealthofcommonsense.com/2023/05/some-things-weve-learned-this-year/
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Ruben Brami
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Fondé par un ancien de Rothschild & Co à Paris, Twenty-Six Patrimoine propose une approche 360 de la gestion de ses patrimoine à ses clients. Moderne, ingénieux et hybride, entre un cabinet traditionnel et un family office, notre volonté est de...
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