la place des obligations court terme et long terme dans votre portefeuille, le prêt à taux zéro et le cas Silicon Valley Bank

Par Ruben Brami, Twenty-Six Patrimoine

???? Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

  • Un environnement tendu

Alors que les PMI mondiaux montrent que les perspectives sur l’activité se sont encore améliorées en février et que l’inflation sous-jacente résiste, l’anticipation d’une politique monétaire plus durablement restrictive et d’un taux terminal plus élevé des Banques centrales, tant en Europe qu’aux Etats-Unis, prend de l’ampleur et vient atténuer l’assouplissement des conditions financières qu’on avait constaté en début d’année. C’est un élément important pour la transmission de la politique monétaire afin de calmer la demande intérieure et ainsi d’atténuer les pressions inflationnistes. En plus du resserrement monétaire, les marchés financiers doivent composer avec un environnement international qui demeure extrêmement tendu, avec, à nouveau, la dégradation des relations entre Pékin et Washington.

  • Perspective de croissance faible

En France, l’activité reste fragile en 2023 avec une croissance de seulement +0,1% attendue au 1er trimestre. Les carnets de commandes des entreprises se réduisent du fait d’une consommation en berne mais les difficultés d’approvisionnement s’estompent, ce qui atténue le risque de contraction de l’activité et devrait freiner l’inflation. Cela réduit également la pression sur les principales zones de production de biens pour le monde, comme en Chine où les indices de prix à la consommation et la production sont toujours orientés à la baisse, malgré la réouverture de l’économie en cours. En Chine, l’indice des prix à la consommation a ralenti plus qu’attendu en février, (+1% en glissement annuel vs +1,9% attendu et +2,1% en janvier), tandis que les prix à la production poursuivent leur recul (-1,4% en glissement annuel vs -1,3% attendu et -0,8% en janvier). C’est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages chinois, leur permettant ainsi de continuer à consommer, et un facteur favorable d’atténuation des pressions inflationnistes dans le monde.

  • Les chiffres de l’emploi américain

Les statistiques du marché du travail américain pour février sont allées dans le sens d’une modération des hausses de taux. Si les créations d’emploi sont restées robustes, la hausse du salaire horaire s’est réduite et le taux de chômage est remonté à 3,6%. Les rendements ont encore baissé et le pronostic est reparti en faveur d’un resserrement monétaire de 25 points de base.  Ces chiffres ont fait chuter le dollar. Le Dollar Index a quitté la zone de 105,20 pour reculer autour de 104,80. L’euro se négociait 1,63 USD en fin de semaine. Les devises liées aux matières premières ont connu une semaine compliquée, en particulier l’Aussie, dont les pertes ont dépassé 1,5% face à l’euro, au dollar et à la livre sterling.

????️ Le dossier de la semaine : la place des obligations court terme et long terme dans votre portefeuille

Il existe différents types d’obligations que l’on peut différencier selon le type d’émetteur (le secteur public ou les entreprises), les modalités de versement des intérêts (taux d’intérêt fixe ou variable ou obligation dite « zéro coupon ») ou encore selon la durée de vie de l’obligation. En règle générale, si elle est inférieure à 1 an, on parle d’obligations à court terme, entre 1 an et 10 ans, d’obligations à moyen terme, et supérieure à 10 ans, d’obligations à long terme. Afin de savoir comment allouer les obligations en fonction de leur maturité dans votre portefeuille, examinons les avantages et les inconvénients des différentes durées des obligations.

  • Les obligations à long terme

Pour les obligations à long terme, les avantages sont les suivants :

-Vous en avez plus pour votre argent lorsque les taux d’intérêt baissent, car une durée plus élevée signifie une plus grande sensibilité aux mouvements de taux (et les prix ont une relation inverse avec les taux).

-Les obligations longues ont tendance à être l’une des meilleures couvertures contre les récessions de type déflationniste.

-Vous pouvez verrouiller des rendements plus élevés plus longtemps. Au début des années 1980, mais vous pouviez bloquer des rendements de 15 % sur les obligations à long terme pendant 30 ans !

-Les obligations longues devraient générer des rendements plus élevés car elles impliquent plus de risque de taux d’intérêt et de durée.

Les inconvénients des obligations longues sont :

-Ils peuvent être écrasés lorsque les taux d’intérêt augmentent et/ou que l’inflation augmente. Ne cherchez pas plus loin que l’année dernière pour voir cela dans la pratique.

-Il y a beaucoup plus de volatilité en ce qui concerne les changements de taux d’intérêt puisque la durée est beaucoup plus élevée. Les obligations longues peuvent connaître d’énormes fluctuations de prix dans les deux sens lorsque les taux montent ou baissent.

-Vous pouvez rester enfermé dans des rendements plus faibles pendant beaucoup plus longtemps, ce qui peut vous nuire si les taux d’intérêt augmentent rapidement.

  • Les obligations à court-terme

Les obligations à court terme sont un peu le contraire. Les avantages sont les suivants :

– Il y a peu ou pas de risque de taux d’intérêt (selon la durée), ce qui aide pendant les périodes de hausse des taux d’intérêt.

-Il y a beaucoup moins de volatilité que les obligations longues en ce qui concerne les variations de prix par rapport aux variations de rendement.

-Il y a moins de risque de réinvestissement si les taux augmentent parce que les obligations à court terme arrivent à échéance plus rapidement que les obligations à long terme.

Les inconvénients de posséder des obligations à court terme sont les suivants :

-Vous ne pouvez pas bloquer des taux plus élevés pendant très longtemps. Oui, les rendements sont actuellement de 5 % sur les obligations à court terme, mais ces taux pourraient baisser rapidement si nous entrons en récession.

-Les rendements attendus sont inférieurs parce que vous ne prenez pas autant de risque de durée ou de taux d’intérêt.

-Les obligations à court terme n’offrent pas autant de protection contre la récession/déflation puisque vous n’obtenez pas la composante d’appréciation des prix que les obligations à long terme procurent lorsque les taux baissent.

  • Les performances historiques de ces obligations

Examinons la performance historique pour voir comment ces obligations se sont comportées au cours des 100 dernières années environ afin d’avoir une idée de la façon dont elles se comportent dans différents régimes de taux d’intérêt. On peut identifier trois périodes : 

-La période 1 s’est déroulée des années 1920 aux années 1950, lorsque les taux étaient limités. Les taux des bons du Trésor à 10 ans ont été plus ou moins coincés entre 2 % et 4 % pendant environ 30 ans.

-La période 2 s’est déroulée du début des années 1950 au début des années 1980, lorsque les taux ont augmenté. Nous avons vu les rendements à 10 ans passer de 2 % à 15 % sur une période de 3 décennies.

-Enfin, la période 3 est celle à laquelle la plupart des investisseurs se sont habitués aujourd’hui, soit la chute des taux depuis les sommets du début des années 1980 jusqu’aux rendements presque nuls que nous avons vus pendant la panique de Covid.

Voici les chiffres de performance des obligations à long, moyen et court terme dans chacun de ces régimes ainsi que les rendements à long terme :

On remarque avec ce tableau que dans un environnement de taux plus élevés et d’inflation plus élevée, les liquidités ont surperformé les obligations à moyen terme et à long terme. Les bons du Trésor à un mois ont écrasé les obligations longues pendant 3 décennies. Ces taux plus élevés, à leur tour, ont grandement profité aux obligations longues durant les quatre décennies suivantes au cours de l’un des plus grands marchés haussiers que nous ayons jamais vus dans les titres à revenu fixe. Il n’est certainement pas normal d’obtenir des rendements annuels de 7 à 10 % en obligations.

Maintenant, nous sommes entrés dans un nouveau régime.

Personne ne sait si les augmentations de taux agressives au cours des 18 derniers mois environ se poursuivront. Mais selon les tendances, les taux pourraient continuer de remonter aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe . Peut-être iront-ils encore plus haut si l’inflation et la croissance économique restent fortes. Il est toutefois difficile de prédire la direction et la trajectoire des taux d’intérêt.

Finalement, que faire ? Si nous entrons dans une récession et que les taux chutent, la durée sera largement récompensée et les obligations à court terme seront à la traîne. Le plus important est que vous déterminiez le degré de volatilité que vous pouvez gérer et les types de risques dont vous essayez de vous protéger lorsque vous investissez dans des obligations. Cela dépend vraiment de la façon dont vous percevez le risque et le rendement ainsi que de votre appétit pour la volatilité.

???? Immobilier : comment fonctionne le Prêt à Taux Zéro?

Le PTZ+ (Prêt à Taux Zéro Plus) a remplacé le PTZ (Prêt à Taux Zéro) en janvier 2011 et conserve le même principe, à savoir l’octroi par les banques d’un prêt gratuit destiné à financer en partie un achat immobilier. Celui-ci vient en complément d’autres crédits et d’un éventuel apport personnel et est destiné à financer l’acquisition ou la construction d’un logement. 

Depuis janvier 2012, il ne concerne que les logements neufs (à noter cependant que depuis le 1er juin 2012, vous pouvez bénéficier du PTZ+ pour un logement ancien ayant fait l’objet de travaux le rendant neuf, selon l’arrêté du 3 mai 2012). 

Les critères d’éligibilité au PTZ+ sont les suivants : 

  • Vous devez être primo-accédant ou ne pas avoir été propriétaire depuis 2 ans au minimum ;
  • Il doit s’agir de votre résidence principale ;
  • Vous ne devez pas dépasser certains plafonds de ressources. 

En effet, le montant du Prêt à Taux Zéro 2022 est déterminé en fonction des revenus du ou des emprunteurs. Des plafonds de revenus conditionnent son obtention et il convient pour l’emprunteur de ne pas les dépasser sous peine de ne pas pouvoir souscrire au PTZ Pour déterminer le montant du PTZ 2022, il faut comparer les deux modes de calcul ci-dessous et conserver le plus élevé des deux, qui servira de référence :

  • Le cumul des revenus fiscaux de référence de l’année N-2 du ou des emprunteurs ainsi que des personnes qui occuperont le logement. Par exemple, si l’acquisition se réalise en 2023, les revenus fiscaux de références à prendre en compte seront ceux de l’avis d’imposition de 2021.

ou

  • Le coût total de l’opération divisé par 9

Pour l’obtention du Prêt à Taux Zéro 2023, le montant des revenus à retenir sera le plus élevé de ces deux calculs. Une fois ce résultat connu, il faut se référer au tableau ci-dessous. Qui correspond aux plafonds de revenus

???? Économie : La Silicon Valley Bank, quelle est cette banque au bord du gouffre qui fait trembler le secteur financier américain ?

Mercredi, Silicon Valley Bank passait pour un établissement bancaire californien solide, seizième banque des États-Unis en termes de volume d’actifs. Vendredi, le régulateur californien a fermé l’institution à court de liquidités. Le fonds fédéral de garantie des déposants (FDIC) est maintenant chargé de liquider la banque spécialisée dans les services aux jeunes entreprises de la Silicon Valley. Deux jours et des retraits massifs de dépôts de 42 milliards de dollars ont saigné à blanc la banque de Santa Clara qui fêtait ses 40 ans cette année.

  • Tout d’abord, comment SVB s’est-il retrouvé si profondément dans le trou ?

Une banque collecte les dépôts de ses clients et prête une partie de ces fonds aux particuliers et aux entreprises, généralement entre 70% et 90% des dépôts reçus. Cependant, durant la pandémie, les clients, notamment les start-ups technologiques riches en liquidités, ont massivement déposé des fonds dans les banques, sans grande demande de prêts. Pour gérer cette situation, SVB a investi ces fonds dans des obligations d’État, une décision judicieuse en temps normal car plus sûre que les prêts et générant un petit intérêt. Cependant, l’inflation a frappé en 2022, forçant la Fed à adopter le programme de hausse des taux le plus rapide de son histoire, ce qui a entraîné une dépréciation des obligations d’État. Les prêts, eux, ne sont pas soumis à la même volatilité car ils ne sont pas évalués quotidiennement et ne perdent pas de valeur en cas de hausse des taux, tant qu’ils sont remboursés.

Les banques ont aujourd’hui la possibilité de classer les obligations d’État de différentes manières, soit en les conservant dans un compte disponible à la vente (AFS), soit en les étiquetant comme détenues jusqu’à leur échéance (HTM). Si elles sont classées en tant qu’AFS, elles sont aussi liquides que de l’argent et peuvent être vendues immédiatement pour répondre aux demandes de retrait de dépôt. Toutefois, cela implique également que leur valeur doit être enregistrée quotidiennement au prix du marché, ce qui peut entraîner de lourdes pertes si leur valeur baisse. Pour éviter cela, SVB a transféré une grande partie de ses avoirs d’AFS à HTM, où leur valeur n’a pas besoin d’être évaluée quotidiennement. Toutefois, cela signifie également qu’ils doivent être conservés jusqu’à leur échéance, ce qui peut être avantageux car les obligations d’État américaines sont considérées comme sans risque. Si elles sont conservées jusqu’à leur échéance, cela garantit qu’il n’y aura pas de pertes comptables. C’est-à-dire jusqu’à ce que les déposants (dans ce cas, les start-ups technologiques qui ont elles-mêmes des problèmes d’argent) veuillent récupérer leurs fonds. Le problème avec le monde des start-ups de la Silicon Valley, c’est que tout se passe en réseau. Ainsi, les chuchotements sur les problèmes de la banque sont rapidement devenus viraux. 

SVB aurait pu remettre ces obligations HTM sur le compte AFS, les vendre et restituer l’argent. Mais cela aurait signifié « évaluer au prix du marché » ces obligations et enregistrer des pertes colossales, que la banque n’aurait pas été en mesure de couvrir. Au lieu de cela, elle a fait ce que font toutes les banques : elle a appelé au calme, a déclaré que tout allait bien et s’est engagée à lever de nouveaux capitaux entre-temps. Malheureusement pour SVB, cela n’a pas fonctionné. Les clients paniqués ont continué à retirer leurs fonds et finalement, la banque n’a pas pu lever le capital dont elle avait besoin, et le reste appartient à l’histoire (très récente).

  • Qu’est-ce que cela signifie?

Même s’il est encore tôt pour dire si cela doit être considéré comme un incident isolé au sein d’une banque spécialisée, il est probable que ce soit le cas. Cependant, l’ombre de la crise bancaire de 2008-2009 continue de planer plus de quinze ans plus tard. Bien que les régulateurs exigent désormais que les banques détiennent des fonds excédentaires pour éviter une répétition de ce désastre, toutes les crises ont un point de départ, qui par définition ne peut être détecté à 100% par les régulateurs, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas tout garantir pour l’avenir.

Cela étant dit, il y a certaines caractéristiques uniques de SVB qui indiquent probablement que son échec sera un événement isolé et non une situation explosive susceptible de se propager à d’autres banques potentiellement plus grandes.

Tout d’abord, il y a la question de la clientèle de la SVB, qui se concentre sur les jeunes entreprises technologiques. Cette spécialisation les différencie grandement des banques plus généralistes qui s’adressent à un public plus large, allant des particuliers aux entreprises de tous secteurs. Par conséquent, la propagation de rumeurs spécifiques au milieu technologique qui ont provoqué la ruée sur les dépôts de la SVB est peu susceptible de se produire ailleurs. De plus, étant donné que les clients de la SVB sont des entreprises en démarrage, il est peu probable qu’ils retirent leur argent pour le déplacer vers une autre banque.

Ensuite, il y a l’existence de la FDIC qui assure jusqu’à 250 000 $ de dépôts clients, précisément pour éviter les paniques bancaires. La plupart des clients des banques ordinaires n’ont pas de montants aussi élevés sur leurs comptes, ce qui explique la rapidité de l’intervention de la FDIC pour rassurer les clients de la SVB. Cependant, la clientèle de la SVB est particulière car elle est composée d’un grand nombre d’entreprises ayant des montants supérieurs à 250 000 $ sur leurs comptes, ce qui a contribué à la panique.

Pour conclure, les ruées vers les banques se produisent, mais, heureusement, elles sont rares et résultent généralement d’un autre problème. Ils ne surgissent pas simplement de nulle part. Parce que les dépôts des clients sont assurés, la plupart des gens savent qu’il n’y a aucune raison de retirer leur argent d’une banque, même si les choses devaient devenir compliquées. Histoire à suivre….

???? Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • La division gestion d’actifs de Goldman Sachs est candidate au rachat de Subway, selon Sky News.
  • Arm, filiale de SoftBank, veut lever au moins 8 Mds$ en bourse à Wall Street.
  • Thales va moderniser le système de signalisation d’une ligne du métro de New-York.
  • HelloFresh : prévoit un bénéfice de base de 460-540 M€ en 2023.
  • Lindt : a amélioré sa rentabilité en 2022.
  • Zalando : le chiffre d’affaires pourrait baisser en 2023 après une année 2022 en bas de la fourchette cible.
  • Eurazeo : les résultats 2022 sont en baisse après les chiffres 2021 hors du commun. Le dividende recule à 2,20 EUR.
  • Orange retenue par Lucid pour des projets de voitures connectées en Europe.
  • Casino va céder partiellement sa participation dans le distributeur brésilien Assaí pour un montant de 600 M$ pour se désendetter.
  • Intel demande 5 Mds$ supplémentaires de subventions allemandes pour une usine de fabrication de puces électroniques.
  • Adidas : le dividende va être réduit à 0,70 EUR.
  • Salesforce dévoile une intelligence artificielle générative pour les ventes et Slack en partenariat avec OpenAI.
  • Stellantis va construire un site de production en Afrique du Sud.
  • Wavestone vise désormais une marge opérationnelle courante annuelle de l’ordre de 14,5%, contre 15% initialement.
  • Euronext a annoncé une baisse annuelle du total des transactions sur le marché au comptant et du total des capitaux levés en février.
  • Apple va revoir toute sa chaîne d’approvisionnement hors des États-Unis pour la recentrer sur l’Inde.
  • Michelin est en pourparlers avec un acteur local pour le rachat de ses actifs russes.
  • ArcelorMittal rachète l’entreprise brésilienne CSP pour un montant de 2,2 Mds$.
  • La banque SVB Financial s’effondre de 60% à Wall Street et tétanise le secteur.
  • Mercedes veut commencer à construire des bornes de recharge électrique en Allemagne en 2023.
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Ruben Brami
Auteur
Fondé par un ancien de Rothschild & Co à Paris, Twenty-Six Patrimoine propose une approche 360 de la gestion de ses patrimoine à ses clients. Moderne, ingénieux et hybride, entre un cabinet traditionnel et un family office, notre volonté est de...
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