Le ministère des Finances étudie la possibilité d’assouplir les conditions de crédit pour favoriser la relance des acquisitions dans l’immobilier, a indiqué dimanche le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale Sacha Houlié (Renaissance). Bruno Le Maire «a dit étudier cette hypothèse», a assuré le député de la Vienne sur France info. Selon lui, les pistes possibles seraient de desserrer quelques conditions, soit le taux d’endettement maximum de 35%. Mais est-ce une bonne solution ? 

1. Les arguments pour

La mesure d’un relèvement du taux d’endettement maximum est soutenue par certains acteurs, comme les promoteurs immobiliers et les agences immobilières. Ils estiment que cette mesure permettrait de relancer le marché immobilier et de favoriser l’accession à la propriété. Les partisans d’un relèvement du taux d’endettement maximum avancent plusieurs arguments. Tout d’abord, il permettrait de relancer le marché immobilier. En France, le taux d’accession à la propriété est en baisse depuis plusieurs années. Un relèvement du taux d’endettement maximum permettrait aux ménages modestes d’accéder à la propriété, ce qui stimulerait l’activité économique. Deuxièmement, il favoriserait l’égalité des chances. Le taux d’endettement maximum actuel est plus restrictif pour les ménages modestes, qui ont des revenus plus faibles et donc un budget plus serré. Un relèvement du taux d’endettement maximum permettrait à ces ménages de bénéficier des mêmes opportunités que les ménages plus aisés. Enfin, il permettrait de réduire les inégalités territoriales. Le marché immobilier est plus dynamique dans certaines régions que dans d’autres. Un relèvement du taux d’endettement maximum permettrait aux ménages de pouvoir acheter un logement dans la région où ils souhaitent vivre, quelle que soit sa localisation.

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2. Les arguments contre

Cependant, cette mesure est également critiquée par certains acteurs, comme les associations de consommateurs et les établissements de crédit. Ils estiment que cette mesure augmenterait le risque de surendettement et pourrait nuire à la solvabilité des ménages. En réponse aux arguments favorables cités précédemment, les opposants à un relèvement du taux d’endettement maximum indiquent que cette décision augmenterait le risque de surendettement. En augmentant le montant des prêts que les banques peuvent accorder, un relèvement du taux d’endettement maximum pourrait exposer les emprunteurs à un risque de surendettement plus élevé. Aussi, il favoriserait l’inflation. En augmentant la demande de logements, un relèvement du taux d’endettement maximum pourrait contribuer à faire monter les prix de l’immobilier, ce qui pourrait alimenter l’inflation. Eux pensent plutôt qu’un relèvement du taux pourrait creuser les inégalités. Selon eux, un relèvement du taux d’endettement maximum pourrait profiter davantage aux ménages les plus aisés, qui ont déjà un patrimoine immobilier important.

 3. Comment s’y retrouver ?

La question du relèvement du taux d’endettement maximum est complexe et suscite des débats passionnés. Les arguments en faveur et en défaveur de cette mesure sont bien étayés et il est difficile de trancher de manière définitive. Deux recommandations me semblent importantes. D’une part, en l’absence de consensus, il faut mener des études approfondies pour évaluer les impacts potentiels d’un relèvement du taux d’endettement maximum. Ces études doivent prendre en compte les différents risques et les bénéfices potentiels de cette mesure. D’autre part, si un relèvement du taux d’endettement maximum était décidé, il serait important de mettre en place des mesures de protection des emprunteurs contre le surendettement. Ces mesures pourraient par exemple inclure des obligations de conseil et d’information renforcées pour les emprunteurs, ou bien la mise en place de dispositifs de prévention et de traitement du surendettement.

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Ruben Brami
Auteur
Fondé par un ancien de Rothschild & Co à Paris, Twenty-Six Patrimoine propose une approche 360 de la gestion de ses patrimoine à ses clients. Moderne, ingénieux et hybride, entre un cabinet traditionnel et un family office, notre volonté est de...
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