L’actualité financière récente a été marquée par des événements majeurs susceptibles d’affecter les choix de tout investisseur. Entre les décisions surprises de Donald Trump en matière de tarifs douaniers, la volatilité historique des marchés boursiers depuis le début de 2025 et les craintes de ralentissement économique mondial, les épargnants doivent plus que jamais adopter une approche prudente. Dans ce contexte, je me dois d’insister encore plus que jamais sur la gestion du risque, la diversification des portefeuilles et la recherche d’opportunités raisonnées. En effet, tout placement financier comporte une part de risque qu’il convient de maîtriser par une stratégie adaptée. Regardons de plus près ces développements et leurs implications pour vos investissements.
Mise à jour, avril 2025
Décisions récentes de Donald Trump : pause tarifaire et volte-face dans l’électronique
Le début de l’année 2025 a été marqué par un rebondissement dans la politique commerciale américaine. Le président Donald Trump, engagé dans une guerre commerciale tous azimuts, a annoncé début avril une pause de 90 jours dans la hausse des tarifs douaniers pour de nombreux partenaires des États-Unis. Concrètement, cela signifie que pendant trois mois, les surtaxes imposées à des dizaines de pays sont suspendues, offrant un répit inattendu dans l’escalade des tensions commerciales. Parallèlement, Trump a durci le ton vis-à-vis de la Chine, portant les droits de douane sur les produits chinois à 125 %. Cette mesure extrême, ajoutée aux 20 % déjà en place précédemment, a provoqué une vive réaction de Pékin, qui a riposté en annonçant le relèvement de ses propres tarifs jusqu’à 125 % sur l’ensemble des importations américaines. Ces surenchères alimentent les inquiétudes quant à un possible ralentissement économique mondial. Les propos alarmistes de certains grands banquiers américains traduisent cette crainte : Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, a ainsi suggéré qu’une récession était une issue « probable » du tumulte actuel si rien ne change.
Face à la pression des marchés et aux mises en garde sur les dégâts économiques possibles, notre ami Trump a également choisi de revenir sur certaines taxes qu’il avait initialement prévues. En particulier, il a décidé de ne pas appliquer les hausses de droits de douane sur les téléphones portables et les ordinateurs. Néanmoins, il convient de noter que la guerre commerciale est loin d’être terminée : les tensions demeurent élevées entre Washington et Pékin, et l’issue des négociations pendant cette trêve de 90 jours reste incertaine. Un climat d’incertitude géopolitique plane donc toujours sur les marchés.
Volatilité historique des marchés en 2025 : gérer le risque et diversifier
Les marchés boursiers ont connu depuis janvier 2025 une volatilité exceptionnelle, avec des mouvements d’ampleur historique. Après un pic atteint mi-février, les indices ont subi une correction brutale en quelques semaines avec une baisse avoisinant les 18%. Puis la nouvelle position américaine (paix tarifaire temporaire et exemptions dans l’électronique) a provoqué un rebond spectaculaire des marchés. Le 9 avril, au lendemain de l’annonce de la trêve de 90 jours, la Bourse de New York a bondi de façon historique : le S&P 500 a bondi de +9,5 % en une séance – sa plus forte hausse depuis 2008. Ces montagnes russes, alternant chute vertigineuse et rebond éclair, témoignent d’une nervosité extrême des investisseurs. Il est rare d’observer des amplitudes quotidiennes aussi élevées, ce qui fait dire à de nombreux analystes que la volatilité actuelle est sans précédent depuis la crise financière des subprimes. Dans un tel environnement, la gestion du risque doit être le maître-mot. Personne ne peut prédire le sens du prochain mouvement de marché, mais chacun peut s’y préparer.
La première leçon à retenir de cette volatilité est l’importance de rester discipliné et diversifié. Historiquement, les périodes de fortes turbulences finissent par offrir des opportunités aux investisseurs de long terme. En effet, les phases de baisse significative permettent d’acheter des actifs à des prix décotés et d’abaisser le prix de revient moyen de son portefeuille.
Dans quoi investir en 2025 ?
Avec ces éléments en tête, dans quoi investir en 2025 afin de tirer parti du contexte tout en se protégeant ? Chaque investisseur a bien sûr une situation et des objectifs qui lui sont propres, mais on peut dégager quelques principes de base applicables à la plupart des portefeuilles. L’année 2025 présente à la fois des facteurs d’opportunité (valorisations boursières redevenues plus attractives après les corrections, taux d’intérêt rémunérateurs) et des facteurs de risque (tensions géopolitiques, incertitudes politiques, inflation résiduelle peut-être). Voici quelques pistes d’investissement à envisager en fonction du profil de risque :
- Actions internationales de qualité – Malgré les soubresauts récents, les actions demeurent un moteur de performance sur le long terme. Privilégiez des entreprises aux fondamentaux solides, capables de traverser les cycles économiques.
- Obligations et produits de taux – Le retour de taux d’intérêt plus élevés redonne de l’attrait aux placements obligataires. Par exemple, l’OAT 10 ans (obligation d’État française) ou le Treasury 10 ans américain évoluent sur des niveaux de taux qui n’avaient plus été vus depuis longtemps. Intégrer une part d’obligations de bonne qualité dans votre portefeuille permet de diminuer la volatilité globale, les obligations ayant tendance à mieux résister en période de stress boursier. De plus, en cas de ralentissement économique mondial plus prononcé qu’anticipé, les banques centrales pourraient assouplir leur politique, ce qui ferait remonter le prix des obligations existantes (et baisser leurs taux). Une exposition obligataire bien choisie joue donc un rôle de stabilisateur et de source de revenus fixes.
- Actifs tangibles ou alternatifs – Pour diversifier au-delà des marchés financiers classiques, vous pouvez envisager des actifs refuges ou non corrélés. L’or, par exemple, reste une valeur refuge prisée en temps d’incertitude. L’immobilier, qu’il soit détenu en direct ou via des SCPI, constitue également un pilier de diversification patrimoniale, apportant des revenus locatifs et une décorrélation partielle par rapport aux marchés financiers (même si l’immobilier n’est pas totalement à l’abri des cycles économiques).
Quel est le meilleur placement bancaire en 2025 ?
En période de turbulences financières, la tentation est grande de rechercher la sécurité absolue pour son épargne. Il est toujours sain de constituer une base d’épargne sécurisée, notamment pour ses besoins de court terme ou son fonds d’urgence. Les placements bancaires (comptes sur livret, dépôt à terme, etc.) répondent précisément à ce besoin de sécurité, bien qu’ils offrent un rendement plus limité que les placements risqués. Quel est donc le meilleur placement bancaire en 2025 ?
Pour la majorité des épargnants français, les livrets d’épargne réglementés demeurent incontournables. Le Livret A, produit phare détenu par des millions de personnes, présente l’avantage d’une garantie de l’État et d’une liquidité totale. Son taux s’établit à 2,4 % net depuis le 1er février 2025. Certes, ce taux a baissé par rapport aux 3 % servis en 2024 en raison du reflux de l’inflation, mais il reste attractif compte tenu de la sûreté absolue du Livret A (et de son exonération fiscale). Pour les foyers modestes qui remplissent les conditions de revenus, le Livret d’épargne populaire (LEP) est encore plus intéressant : il affiche un taux de 3,5 % à compter du 1er février 2025, pour un plafond de dépôt de 10 000 €. Ce livret défiscalisé, réservé aux contribuables non imposables ou faiblement imposés, constitue probablement le meilleur placement bancaire sans risque du moment en termes de rendement. À titre d’exemple, 3,5 % net sur le LEP surpasse l’inflation actuelle estimée autour de 3 %, préservant ainsi le pouvoir d’achat de l’épargne, ce que peu de produits garantis peuvent se targuer de faire.
Au-delà des livrets réglementés, certaines banques en ligne et néobanques proposent des livrets « boostés » ou des comptes à terme avec des taux promotionnels. Aujourd’hui, on peut trouver des offres autour de 2,5 % à 3 % brut sur des dépôts à vue ou à terme d’un an chez quelques établissements en ligne
Le meilleur placement bancaire dépendra toutefois de votre situation et de vos objectifs. Si votre priorité est de sécuriser votre capital sans aucun risque de perte en capital, les livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP) et l’assurance-vie en fonds euros (dans le cadre d’un contrat offrant un fonds garanti) restent des valeurs sûres.
Publié le 12 avril 2025, par :