Le nouveau front populaire prône une augmentation significative du Smic et une hausse de 10 % pour les fonctionnaires. De leur côté, les listes RN et Ensemble suggèrent d’encourager les entreprises privées à être plus généreuses en utilisant des incitations fiscales. Pour chaque grand parti, Neofa fait le point sur les mesures concernant les salaires et le pouvoir d’achat des Français.
Publié le 7 juillet 2024, par :
Le Nouveau Front Populaire : instaurer une justice sociale et économique
L’alliance des partis de gauche, connue sous le nom de Nouveau Front Populaire (NFP), propose une série de mesures phares pour répondre à « l’état d’urgence sociale ». L’une des propositions majeures est de porter le Smic à 1 600 euros nets par mois, contre 1 400 euros actuellement. Le NFP envisage également une augmentation de 10 % du point d’indice des fonctionnaires et l’indexation des salaires sur l’inflation, une mesure supprimée en 1983 par le gouvernement de Pierre Mauroy. Toutefois, cette stratégie pourrait entraîner des conséquences économiques complexes, notamment un risque inflationniste et une hausse significative des dépenses publiques.
Le programme du NFP comprend également la revalorisation des indemnités pour les stagiaires, apprentis, alternants et l’allocation adultes handicapés (AAH) au niveau du Smic. Parmi les autres propositions, on trouve le blocage des prix des biens de première nécessité, y compris l’alimentation, l’énergie et les carburants, par décret dans les 15 jours suivant l’élection.
En outre, le NFP propose d’augmenter de 10 % les aides personnalisées au logement (APL), d’instaurer progressivement la gratuité des transports et des cantines scolaires, et de proposer des repas à un euro au Crous dès cet été. Concernant l’énergie, l’alliance souhaite abolir la taxe de 10 % sur l’électricité et annuler la hausse des prix du gaz prévue le 1er juillet prochain. Enfin, le NFP s’engage à abroger immédiatement la réforme des retraites et à annuler la réforme de l’assurance chômage prévue pour décembre 2024.
Le Rassemblement National : des augmentations salariales et des baisses de TVA
Le parti d’extrême droite, dirigé par Jordan Bardella, propose plusieurs mesures pour améliorer le pouvoir d’achat des Français. Il souhaite inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10 % pour les employés gagnant jusqu’à trois fois le Smic, avec une exonération de cotisations patronales pendant cinq ans. Cette mesure, bien que potentiellement attrayante pour certaines entreprises, reste difficile à évaluer en termes d’impact réel sur l’ensemble des salariés.
En réponse à une forte inflation, le parti prévoit de suspendre la TVA sur une centaine de produits de première nécessité et de réduire la TVA sur les produits énergétiques de 20 % à 5,5 % dès cet été. Ils envisagent également de négocier une dérogation rapide aux règles européennes de fixation des prix de l’énergie pour protéger les consommateurs.
Renaissance : augmenter les revenus et réduire les dépenses des Français
Gabriel Attal a intitulé son projet « pour gagner plus et dépenser moins ». Parmi les mesures phares, l’extension du plafond de la prime Macron jusqu’à 10 000 euros par an (contre 3 000 euros actuellement), qui a déjà bénéficié à 6 millions de salariés en 2023. Cette option pourrait séduire davantage d’employeurs en raison de sa souplesse, mais elle représenterait un coût non négligeable pour les finances publiques en termes de manque à gagner fiscal.
La coalition présidentielle s’engage également à réduire les factures d’électricité de 15 % dès cet hiver, représentant une économie de 200 euros par an pour chaque Français.
Pour alléger les dépenses scolaires, Gabriel Attal propose des « achats groupés » de fournitures, permettant une réduction des prix jusqu’à 15 %. Les repas à un euro pour les étudiants au Crous seront maintenus et les bourses seront augmentées de 37 euros par mois. Aussi, la majorité présidentielle souhaite « libérer les augmentations de salaires » pour les travailleurs gagnant jusqu’à 2 500 euros nets par mois en réformant les aides aux entreprises et la prime d’activité.
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