Après trois trimestres marqués par une performance impressionnante des marchés boursiers, avec une hausse de plus de 19 % de l’indice S&P 500, les marchés ont débuté le quatrième trimestre sous le signe de la volatilité. Cette instabilité découle principalement de plusieurs sources d’incertitudes pesant sur les investisseurs :
- le marché du travail américain,
- les grèves des ports de la côte Est des Etats-Unis,
- les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, et l’élection présidentielle américaine qui approche à grands pas.
Cependant, malgré ces facteurs de risque, les marchés semblent s’adapter, et les nouvelles économiques récentes ont apporté un certain soulagement. Si vous n’êtes pas trop daytrader mais voulez comprendre les différentes options, découvrez comment investir son argent avec les conseils des meilleurs experts.
Le rapport positif sur l’emploi aux États-Unis et la résolution provisoire des grèves des ports ont redonné de l’élan aux marchés. Toutefois, les incertitudes politiques et géopolitiques persistent, et pourraient continuer à influencer l’évolution des marchés dans les semaines à venir. Sur le plan économique, les fondamentaux restent solides : la Réserve fédérale américaine (Fed) prévoit de diminuer progressivement les taux d’intérêt d’ici 2025, l’inflation continue de ralentir, et bien que la croissance économique ralentit, elle demeure positive.
1. Le marché du travail américain : des surprises positives stimulent les marchés
Le marché du travail américain a surpris les analystes avec des chiffres bien supérieurs aux prévisions. Le rapport sur l’emploi non agricole du mois de septembre a révélé 254 000 emplois créés, contre une prévision de 150 000, tandis que le taux de chômage a baissé à 4,1 %, contre 4,2 % le mois précédent. De plus, les données des mois précédents ont été révisées à la hausse, renforçant encore la confiance des marchés dans la solidité de l’économie.
Ce revirement est particulièrement notable après deux mois consécutifs de rapports sur l’emploi inférieurs aux attentes. La reprise du marché du travail semble indiquer une normalisation après une période d’extrême volatilité post-pandémique. L’offre de main-d’œuvre s’accroît alors que de nouveaux entrants rejoignent le marché et que les travailleurs reviennent à l’emploi, tandis que la demande pour la main-d’œuvre diminue légèrement, comme en témoigne la baisse du nombre d’offres d’emploi au cours de l’année.
Ces évolutions ont rassuré les investisseurs, qui craignaient que le ralentissement de la création d’emplois ne freine la croissance économique. Toutefois, cette amélioration du marché de l’emploi soulève également des questions quant à l’impact sur la politique monétaire de la Fed.
Quel impact sur les réductions des taux d’intérêt de la Fed ?
La solidité du marché de l’emploi a immédiatement provoqué des réactions sur les marchés financiers, en particulier sur les obligations du Trésor américain, dont les rendements ont fortement augmenté. Suite à la publication de ces données, les anticipations concernant les prochaines baisses de taux d’intérêt de la Fed ont été ajustées. Au lieu de deux baisses de 0,5 % attendues lors des réunions de novembre et décembre, les marchés s’attendent désormais à deux réductions plus modestes de 0,25 %.
Un rythme plus mesuré de baisse des taux semble désormais plus probable, surtout après la réduction significative de 0,5 % en septembre. En parallèle, la Fed reste vigilante face aux risques de résurgence des pressions inflationnistes, en particulier avec une croissance des salaires toujours élevée, atteignant 4,0 % en glissement annuel. La Fed semble donc déterminée à ramener progressivement les taux d’intérêt dans une fourchette de 3,0 % à 3,5 % d’ici 2025, ce qui devrait soutenir à la fois la consommation des ménages et les investissements des entreprises.
2. Résolution provisoire de la grève des ports de la côte Est
Début octobre, les travailleurs des ports de la côte Est, membres de l’International Longshoremen’s Association (ILA), un syndicat regroupant 47 000 membres, ont entamé une grève pour réclamer des augmentations salariales et de meilleures protections. Ce mouvement social a touché 36 ports majeurs, perturbant les chaînes d’approvisionnement et entraînant des pertes économiques estimées entre 1 et 5 milliards de dollars par jour.
Toutefois, les inquiétudes économiques liées à cette grève ont été atténuées par l’annonce d’un accord préliminaire seulement trois jours après le début du conflit. L’accord prévoit une augmentation salariale de 62 % sur six ans, faisant passer le salaire horaire moyen de 39 dollars à environ 63 dollars. Bien que cette augmentation des coûts salariaux puisse exercer une pression inflationniste à long terme, elle est jugée préférable à une prolongation de la grève qui aurait pu engendrer des perturbations économiques beaucoup plus graves, comme celles observées pendant la pandémie lorsque de nombreux ports étaient fermés.
3. Tensions géopolitiques au Moyen-Orient : une source persistante d’incertitude
Cette semaine, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ont également pris de l’ampleur, Israël ayant été visé par une attaque de missiles iraniens. Ces événements ont immédiatement provoqué une hausse des prix du pétrole et des matières premières, ainsi qu’une augmentation des valeurs refuges comme l’or et les obligations du Trésor américain. L’indice de volatilité VIX, souvent considéré comme une mesure de la peur des investisseurs, a également fortement grimpé.
Cependant, au fil de la semaine, les marchés ont partiellement absorbé ces tensions. Les obligations du Trésor, l’or et l’indice de volatilité ont tous baissé, bien que les prix du pétrole restent élevés. L’un des plus grands risques pour les marchés serait une perturbation de l’approvisionnement en énergie, en particulier en pétrole. Par exemple, les prix du pétrole brut WTI ont grimpé de plus de 10 % en une semaine.
Bien que le risque d’une escalade majeure dans la région soit considéré comme faible pour l’instant, les perturbations dans la production et la distribution d’énergie restent un sujet de préoccupation pour les investisseurs. Toutefois, la capacité des États-Unis et d’autres pays à augmenter leur production de pétrole et d’énergie ces dernières années, notamment après la pandémie, a contribué à atténuer ce risque. À plus long terme, la demande mondiale en pétrole et en énergie jouera probablement un rôle plus important dans la détermination des prix que les problèmes d’approvisionnement.
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Les élections présidentielles américaines : une source d’incertitude croissante
À seulement cinq semaines des élections présidentielles américaines, l’incertitude entourant le résultat reste élevée. Bien que peu de nouvelles significatives soient survenues cette semaine, hormis un débat vice-présidentiel jugé peu concluant, les marges de victoire dans plusieurs États clés restent extrêmement serrées.
Historiquement, les marchés boursiers ont tendance à montrer une volatilité accrue dans les semaines précédant une élection présidentielle. Les investisseurs se montrent souvent prudents face à l’incertitude, et les marchés ont tendance à reculer temporairement à l’approche des élections. Cependant, une fois le scrutin passé, les marchés retrouvent généralement leur trajectoire haussière, quel que soit le parti qui prend le contrôle de la Maison Blanche. Cela s’explique par la dissipation d’une partie de l’incertitude qui pèse sur les investisseurs une fois les résultats connus.
Préparer ses investissements face à la volatilité
Avec l’élection qui approche et les tensions géopolitiques qui perdurent, des épisodes de volatilité pourraient encore se produire au cours des semaines à venir. Toutefois, ces phases de repli du marché peuvent également offrir des opportunités pour diversifier et rééquilibrer son portefeuille, et ainsi acquérir des actifs de qualité à des prix plus attractifs.
Conclusion : La montée des marchés malgré les incertitudes
En conclusion, les marchés boursiers ont entamé le quatrième trimestre en surmontant plusieurs obstacles majeurs. La Fed poursuit sa politique de réduction progressive des taux d’intérêt, l’inflation continue de ralentir, et l’économie américaine semble se diriger vers un « atterrissage en douceur », c’est-à-dire une croissance modérée sans récession. Par ailleurs, les bénéfices des entreprises devraient croître à deux chiffres cette année, et peut-être l’année prochaine également. Dans cet environnement, nous pensons que les marchés actions et obligataires restent bien soutenus, à mesure que les incertitudes à court terme s’atténuent.
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