Pardon de le dire, mais la culture financière de la majorité des Français est souvent proche de zéro. Si vous les sortez du livret d’épargne, de l’immobilier et de l’assurance vie, y a plus personne. Malheureusement, l’épargne classique dite “sécurisée” ne rapporte pas grand chose. S’intéresser à la bourse et aux placements financiers constitue dès lors un acte salutaire pour tout épargnant un tant soit peu désireux de faire (réellement) grossir son bas de laine.
Les bons conseils ne sont pas réservés qu'aux autres !
Dans cet article on vous donne donc 8 astuces sous forme de questions / réponses pour vous aider à :
Depuis plusieurs années déjà, l’inflation en France est supérieure au taux servi par le Livret A et à la moyenne des taux des contrats d’assurance vie (fonds euro).
Grâce à votre épargne ultra sécurisée, votre capital augmente peu chaque année, mais vous dormez tranquille sur vos deux oreilles, car au moins vous ne perdez pas d’argent.
Faux ! En réalité, vous vous appauvrissez, mais vous l’ignorez.
Considérons, à titre d’exemple, que vos placements “bon père de famille” vous rapportent 1,5% /an en moyenne, alors que l’inflation est à 2% /an. Et bien cela signifie que la valeur réelle (le pouvoir d’achat) de votre capital diminue chaque année de 0,5%.
Ainsi, beaucoup de nos compatriotes investissent l’essentiel de leur épargne sur des livrets rapportant des clopinettes, des fonds euro moribonds à peine mieux rémunérés, ou carrément, laissent dormir leur argent sur des comptes courants chargés en frais.
Bon et maintenant, si on vous parlait d’un placement :
Liquide
Pouvant rapporter autour de 6% /an en moyenne, net d’inflation
Pouvant dans certains cas offrir un revenu régulier
Dont la fiscalité peut être limitée
Et pas si risqué avec le temps
Mais quel investissement se cache donc derrière un tel miracle ? La bourse pardi, notamment les actions.
Alors, faut-il investir en bourse? Oui, bien entendu.
Mais pas n’importe comment.
La bourse est une place de marché. Mais au lieu d’y vendre et d’y acheter des légumes, des cochons ou des poulets, on y échange des titres. Des titres financiers.
Ces titres sont de plusieurs natures : actions, obligations, certificats, etc.
Par exemple pour les actions, on va confronter, à intervalle régulier, l’offre (les prix de vente proposés) et la demande (les prix d’achat proposés).
Cette confrontation va déterminer la valeur du titre, à la hausse (demande > offre = marché acheteur) ou à la baisse (offre > demande = marché vendeur).
On parle de cotation. C’est pour cela que la valeur des titres fluctue en permanence et que la bourse fait le yoyo.
Et puis, il n’y a pas une bourse, mais des bourses : Londres, Madrid, Francfort, Tokyo…, et non pas un, mais plusieurs marchés : actions, obligations, matières premières, etc.
C’est un titre matérialisant la propriété d’une part du capital d’une entreprise. En achetant ne serait-ce qu’une seule action d’une société, vous devenez l’heureux propriétaire d’une (infime) partie de ladite société.
Ceci vous donne le statut d’actionnaire (et de méchant capitaliste), avec les droits qui vont avec :
Le portefeuille c’est ce qui constitue l’ensemble des titres dont vous êtes propriétaires.
Vous pouvez n’avoir qu’un seul titre dans votre portefeuille, comme des millions.
Chaque titre est matérialisé par une ligne, qui mentionne notamment : le nom de la valeur (ou de l’action), la quantité détenue, etc.
Faut-il investir en bourse actuellement ? Quand investir en bourse ? À cette série de questions posée par un journaliste, un célèbre investisseur, appelons le Warren B., fit la réponse suivante :
“Si vous connaissez les heures d’ouverture et de fermeture du New-York Stock Exchange, vous savez quand investir”*.
*Bourse de New York (Wall Street)
Ce que voulait dire notre ami, c’est que dans l’absolu, il n’y a pas de bon ou mauvais moment pour entrer en bourse.
Nombre d’investisseurs, surtout les débutants, rêvent du point d’entrée idéal : j’achète (presque) au plus bas et je revends (presque) au plus haut. Ceci ne veut strictement rien dire et n’arrive (quasiment) jamais.
Vous pouvez acheter une action qui va perdre 25% en 3 semaines, mais qui aura gagné au final 300% après 2 ans. Et Inversement.
Ahhh, si les marchés financiers sont en pleine débâcle et que la tendance de fond est clairement à la baisse (“bear market”), il convient d’attendre un peu avant de faire “all-in” (investir tout son capital).
Mais il faut bien comprendre une chose : structurellement les marchés actions sont câblés pour monter sur moyen et, surtout, long terme. C’est ce que démontrent toutes les études réalisées sur le sujet, en données historiques. (A)
La bourse n’est donc pas plus risquée dans le temps que d’autres placements, pour un rendement très supérieur.
L’horizon temps est donc primordial.
Quand investir en bourse ? Idéalement, le plus tôt (et le plus jeune) possible.
Rien de compliqué, il n’y a que deux choses à faire :
Appelé compte-titres ordinaire (CTO) ou parfois compte d’instruments financiers (CIF), ce type de compte s’ouvre très facilement : banque ou courtier (en ligne).
Dans une banque, ce CTO est lui même adossé à un compte bancaire.
L’argent disponible sur ce compte courant vous sert à acheter les titres. Il est alors débité. Votre CTO lui est crédité des titres achetés.
Lorsque vous touchez des dividendes ou vendez des titres, l’argent perçu est alors versé sur le compte courant. Les titres vendus eux disparaissent du CTO.
Tout se fait automatiquement.
Bon, l’idéal pour débuter, tout en optimisant sa fiscalité, ça reste le Plan d’Epargne en Actions ou PEA. Le PEA bancaire n’est rien d’autre qu’un CTO réglementé avec des avantages particuliers et certaines contraintes.
On en cause plus en détail au point 8.
Pour acheter ou vendre des titres, vous devez passer des “ordres”. Il y en a de plusieurs sortes, mais pour faire simple disons qu’il y a les ordres d’achat et les ordres de vente.
Ces ordres vous pouvez les passer par téléphone, email ou fax (si si ça marche encore), à votre chargé de clientèle, votre courtier, le service “bourse” de votre banque. C’est peut être plus rassurant, mais c’est cher et c’est lent.
Si vous êtes à l’aise avec internet ou votre smartphone, vous pouvez gérer vos ordres directement en ligne, sur le site du prestataire, ou via l’appli dédiée sur votre smartphone. Plus rapide et bien plus économique.
Suivant les modalités de passation, le type de titre et/ou le marché, le délai de traitement peut aller de quelques secondes / minutes (cas courant) à plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Maintenant que votre compte bourse est ouvert, les choses sérieuses commencent : il va falloir définir une stratégie.
Les bases de l'investissement en bourse ne sont pas difficiles à maîtriser. Une fois que vous vous y serez un peu frotté, vous allez très vite comprendre comment tout ça fonctionne.
Mais investir pour investir ça ne rime à rien. Il vous faut une stratégie.
Toutes ces questions sont liées. Mais dans tous les cas, n’investissez en bourse que les sommes dont vous n’aurez pas besoin à court, moyen, voire long terme.
Danger absolu. Sauf si vous êtes un trader chevronné, auquel cas c’est sympa d’avoir lu cet article jusqu’ici, sinon oubliez !!
La bourse, pour le commun des mortels, ça veut dire long terme. Point final.
Le temps et la patience sont les amis du boursicoteur. Les marchés montent et baissent. Pas toujours en même temps. Seul le temps apporte sérénité et recul (dixit Maître Tao-Yang).
En sachant faire le dos rond, ce titre que vous aviez acheté 100, qui s’est retrouvé à 60, vaut aujourd’hui 250.
En bourse tant que vous n’avez pas vendu : vous n’avez pas perdu ! Mais vous n’avez pas gagné non plus.
Prenez donc régulièrement vos plus-values, n’attendez pas que les arbres montent jusqu’au ciel.
Idem pour les pertes. Parfois, il faut savoir accepter de s’être trompé, solder une position et encaisser une moins-value. Mieux vaut-il perdre une petite partie ou la totalité de son investissement ?
Pour un débutant ou un épargnant prudent, c’est une approche conseillée :
N’oubliez pas ! Jusqu’à preuve du contraire, les marchés actions sont câblés pour monter à moyen / long terme.
Si votre portefeuille est suffisamment consistant (dès 15 à 20 k€), il vous est possible d’en déléguer la gestion à un professionnel : CIF, conseiller patrimonial, société de gestion, etc.
Autre possibilité : la gestion conseillée.
On a déjà évoqué les actions, mais il y a bien d’autres possibilités. En voici deux nouvelles :
En investissant dans un OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), vous investissez non dans un titre, mais dans un portefeuille de titres.
Il existe différentes catégories d’OPC, classées selon les marchés investis : actions, obligations, monétaires, diversifiés, etc.
Les OPCVM regroupent traditionnellement les :
Sicav : Sociétés d'investissement à capital variable
FCP : Fonds Communs de Placement
En achetant une (ou plusieurs) part(s) de Sicav ou de FCP, vous devenez actionnaire ou co-propriétaire d’un fonds, détenant un très gros portefeuille.
Les OPCVM ne sont pas cotés en bourse.
Leur valeur, calculée en fin de journée (après fermeture des marchés), correspond à la valeur totale du portefeuille, divisée par le nombre d'actions / parts émis. On parle de valeur liquidative.
Il est possible d'en acquérir auprès des établissements chargés de leur commercialisation : banques, assureurs, courtiers... , notamment via : compte-titres, assurance vie ou PEA (fonds éligibles uniquement).
Un tracker ou ETF (Exchange-Traded Fund) est un produit financier dont la valeur suit celle d’un indice.
On parle de gestion passive par opposition à la gestion active (OPCVM).
Pour suivre la performance des marchés de nombreux indices ont été créés. Les plus connus sont les indices boursiers :
Dow Jones / New York,
Nikkei / Tokyo,
CAC 40 / Paris, ce dernier représentant les 40 plus grosses sociétés cotées sur la place,
...
Il réplique les évolutions de l’indice qu’il suit. Si le CAC 40 monte de 3%, un tracker CAC 40 montera lui aussi de 3%. Si le CAC 40 perd 12%, le tracker fera de même.
Comme un OPCVM classique, le tracker émet des parts. Toutefois, le tracker est coté : il s’achète et se revend comme une action.
OPCVM et trackers sont de bons instruments pour démarrer.
A cause d’un risque souvent moins élevé, les OPCVM actions ou mixtes sont bien adaptés à un investissement de moyen terme (5 ans minimum).
Cependant, grâce à leurs frais nettement moins élevés, les trackers sont plus adaptés pour un investissement à long, voire très long terme (retraite par ex.).
Il n’y a pas de réponse absolue à cette question. Tout va dépendre de comment et dans quoi vous investissez.
Prenons deux cas de figure :
Il est possible de commencer à investir en bourse dès 50 € /mois sur un OPCVM ou un tracker. C’est pas la mort !!
Certains établissements ou courtiers permettent d’investir moins (dès 10 € parfois), mais un ticket régulier de 50 € semble le minimum.
Libre à vous par la suite d’augmenter le montant de ce versement et/ou sa fréquence.
Si vous cherchez à diversifier davantage en investissant sur plusieurs trackers ou OPCVM, il faudra sans doute prévoir un effort d’épargne plus important : 500 € /mois par exemple.
Il est toujours possible de démarrer avec 1000 ou 2000 €.
Mais pour vous constituer un portefeuille suffisamment diversifié, intégrant OPCVM, trackers, mais aussi des actions, prévoyez plutôt un investissement de départ entre 10 et 15 k€.
Avec des actions détenues en direct (titres vifs), en cas de bénéfices de la société cotée, et si cela a été décidé en AG, vous toucherez automatiquement un dividende.
Même si certains trackers et OPCVM peuvent également **distribuer les dividendes perçus,**la plupart les ré-investissent. On parle de capitalisation.
Pour un investissement de long terme, c’est ce mode que vous devriez privilégier.
Déjà, n’allez pas confondre supports ou types d’investissements (OPCVM, trackers, actions…) avec les enveloppes qui vont abriter lesdits supports :
Compte-titres, PEA ou Assurance vie.
Avec des avantages, des contraintes et une fiscalité propre à chacun, ces merveilleux outils sont en réalité plus complémentaires que concurrents.
On en a déjà parlé.
Le compte-titres vous permet d’acheter, conserver ou vendre à tout moment des valeurs mobilières (actions, obligations…).
Le big avantage du compte-titres : sa souplesse. C’est le 4x4 de l’investissement en bourse. Vous pouvez investir (en théorie) sur tous les marchés et toutes les valeurs.
Plus de détails dans le tableau récapitulatif ci-dessous.
**Le Plan d’épargne en actions, est une **enveloppe fiscale, dédiée à l’investissement en bourse.
On va distinguer le :
Il existe également deux formes de PEA :
L’inconvénient majeur du PEA c’est son univers d’investissement limité. Ne sont éligibles au PEA que les actions ou titres de sociétés européennes.
Cependant, vous pouvez investir dans les OPCVM ou trackers éligibles.
Plus de détails dans le tableau récapitulatif ci-dessous.
L’assurance vie constitue également une enveloppe fiscale permettant d’investir en bourse, mais de manière indirecte : via des OPCVM, et plus rarement, des trackers, et sur les seuls contrats dits “multi-support”.
Hors les contrats très (très) haut de gamme, il n’est pas possible d’investir directement en actions.
L'un des gros avantages de l'assurance vie reste le fonds euro: un compartiment d’investissement rémunéré et sans risques, idéal pour faire fructifier en toute sécurité les plus values tirées des autres supports (unité de comptes) du contrat.
Plus de détails dans le tableau récapitulatif ci-dessous.
Tableau comparatif des 3 enveloppes
(informations valables au 1er janvier 2020 et susceptibles de changer à tout moment)
Compte-Titres (CTO, CIF) | PEA et PEA-PME | Assurance vie multisupports | |
Conditions | Personnes physiques (majeures ou mineures autorisées) ou morales | Personnes physiques majeures résidant fiscalement en France | Personnes physiques (majeures ou mineures autorisées) ou morales (contrat de capitalisation) |
Nombre de comptes ou contrats autorisés | Illimité ; compte-titre joint possible | 1 seul PEA et 1 seul PEA-PME par personne | Illimité |
Plafond de versement | Aucun | 150 k€ (PEA) / 225 k€ (PEA-PME) ou 225 k€ (PEA + PEA-PME) | Aucun |
Retrait partiel ou total de son épargne | Possible à tout moment, sans pénalités, sous réserve de vendre les titres | Possible sous certaines conditions strictes. Sinon, tout retrait avant 5 ans entraîne la clôture du PEA, avec application de la fiscalité du Compte-titres | Possible à tout moment, mais fiscalité moins intéressante avant 8 ans |
Supports éligibles | Tous types de titres : actions, trackers, OPCVM, certificats, obligations, SCPI (immobilier), OPCI (immobilier) ... | Limités aux seuls supports éligibles : toutes les actions européennes (hors foncières cotées) OPCVM (PEA), Trackers (PEA), actions privées ... | Selon les contrats, sélection : OPCVM, SCPI (immobilier), OPCI (immobilier), Trackers (rare) … Pas de titres vifs (actions, obligations) sauf contrats très haut de gamme |
Marchés éligibles | Tous (actions US ...) | Actions ; Europe | Tous (actions US ...) |
Fiscalité applicable | Les dividendes, les coupons obligataires et les plus-values sont imposables au prélèvement forfaitaire unique (PFU) à hauteur de 30 %(12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). Sur option, l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu (+ 17,2% de prélèvements sociaux) est possible. Seule cette dernière permet : un abattement de 40 %sur le montant des dividendes perçus, une déduction de la CSG (6,8%) pour les dividendes, desoustraire toutes les dépenses effectuées pour l’acquisition et la conservation des titres (frais de garde...), etc. |
Après 5 ans, les revenus et plus-values sont exonérés d’impôts, il faudra juste payer 17,2 %de prélèvements sociaux sur les gains. Retrait anticipé avant 5 ans: les gains sont imposables avec le PFU (sauf en cas de décès du titulaire ou le rattachement au foyer d’une personne invalide). |
Entre 0 et 8 ans: 30%sur les plus values via le prélèvement forfaitaire unique(PFU) Au delà de 8 ans : Pour les versements inférieurs ou égaux à150 k€: 7,5% de prélèvements forfaitaire+ 17,2% de prélèvements sociaux (CSG et CRDS) Taux global de2 4,7% Pour les versements supérieurs à 150 k€ (tous contrats confondus) : 30%sur les plus values via le prélèvement forfaitaire unique (PFU) : Abattement global annuel de 4600 € de gains pour un célibataire ou de 9200 € pour un couple. Cet abattement est appliqué en priorité sur la part taxée à 7,5%. |
Vous avez besoin d’un renseignement ? une demande spécifique ?
Des experts peuvent vous répondre gratuitement
Les conseillers rédigent régulièrement des articles pour la communauté