L’année passée, la collecte de fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) s’est élevée à 265 M€ (contre 240 M€ en 2020 et 193 M€ en 2019). Cela témoigne d’un certain succès. Cependant le FCPI est un placement à risques, sans garanties en rendement et en capital. Quels sont les avantages et les inconvénients des FPCI ?

 

FCPI : définition

Les fonds communs de placement dans l’innovation sont des produits de placement dans les PME françaises et européennes innovantes non cotées en Bourse. Les FCPI appartiennent à la catégorie des fonds communs de placement à risques (FCPR).

Fonctionnement d’un FCPI

Perspectives de rendement

Une étude du Conseil des prélèvements obligatoires a été menée sur 113 FCPI et 38 FIP (fonds d’investissement de proximité) clôturés entre 2010 et 2016.
Selon cette étude, l’investissement dans ces fonds est faible avant prise en compte des avantages fiscaux. Pour les FCPI, la rentabilité annuelle moyenne est de -2,5 % après prise en compte d’une inflation de 1 % en moyenne.
Par rapport aux autres actifs, l’investissement dans des FCPI n’est pas plus rémunérateur que les obligations françaises, pourtant bien moins risquées. Concernant les actions des grandes entreprises françaises, le rendement a été bien plus intéressant :

  • 5,1 % net de fiscalité sur 10 ans via un compte-titres.
  • 6,1 % au travers d’un PEA.

La motivation d’un investissement en FCPI n’est donc pas, en premier lieu, le rendement.

Avantages des FCPI

Outre l’avantage fiscal (nous détaillons cela quelques lignes plus bas), la souscription de FCPI s’inscrit dans un cadre normé présentant certaines garanties.
Sauf exception, chaque FCPI se compose de 70 à 100 % de titres d’entreprises non cotées, européennes et qualifiées « d’innovantes ». 40 % minimum des fonds sont alloués à des souscriptions directes dans le capital des PME. Le solde de l’encours peut être investi sur d’autres supports : actions, obligations, etc.
Les PME « innovantes » sont des sociétés européennes créées il y a moins de 10 ans ne dépassant pas un certain effectif et un certain chiffre d’affaires. De plus, leurs dépenses en recherche et développement (R&D) s’élèvent à un niveau significatif de leurs charges.
Il existe, en outre, des règles relatives au souscripteur et aux membres de sa famille (conjoints, descendants, ascendants, collatéraux). Ces derniers ne peuvent détenir :

  • Plus de 10 % des parts pour un même FCPI ;
  • Plus de 25 % des droits dans les bénéfices d’entreprises dont les titres font partie du FCPI ou les avoir détenus au cours des 5 années précédant la souscription.
    Le gestionnaire, quant à lui, doit atteindre le niveau d’investissement prévu dans un délai de 30 mois suivant la date de clôture de la souscription.
    Par ailleurs, les parts de FCPI sont, en général, d’un prix abordable (de 500 € à 3 000 € en 2021).

Inconvénients des FCPI

Le FCPI ne garantit pas son rendement. L’investisseur n’est pas non plus assuré de retrouver le capital de départ. Le risque est donc nettement plus élevé par rapport à l’investissement dans des grandes sociétés.
Il s’agit, en outre, d’un placement peu liquide dans la mesure où l’investisseur s’engage à conserver les fonds au moins 5 ans. En pratique, la durée de vie du FCPI est généralement supérieure (8, 10 ans, voire plus). À ce moment, le gestionnaire procède à la liquidation du fonds et à la redistribution de leurs parts aux investisseurs. Avant la liquidation, il est très difficile de récupérer le capital investi.
Par ailleurs, les frais sont assez élevés : au maximum de 4 à 5 %. Ils sont également prélevés par le gestionnaire des frais pour couvrir ses charges diverses (de 3 à 5 % de l’investissement annuellement).
Enfin, le moment où il est possible de souscrire des parts de FCPI est limité à une année. La souscription sera ensuite fermée. Le gestionnaire crée, le plus souvent, une nouvelle FCPI l’année suivante.

La fiscalité d’un FCPI

Acheter des parts de FCPI donne droit à une réduction de l’impôt sur le revenu. Cette réduction s’élève à 25 % maximum des versements réalisés dans une limite annuelle de 12 000 € pour un célibataire, divorcé ou veuf. Pour un couple marié soumis à une imposition commune, la réduction d’impôt s’appliquera à un versement maximum de 24 000 €. Ce taux bonifié a été reconduit pour les versements réalisés à partir du 18 mars 2022. Il était de 18 % avant cette date.
Toutefois, la réduction d’impôt ne s’applique pas de manière uniforme sur la totalité du versement. Les 25 % s’appliquent à concurrence de la quote-part représentative d’entreprises éligibles. Concrètement, le taux de défiscalisation est variable d’un FCPI à un autre.

Bon à savoir : une souscription à déclarer aux impôts
La souscription de FCPI est à inscrire dans la déclaration de revenus l’année suivant celle où l’investissement a été réalisé. Sans cette déclaration, l’investisseur ne sera pas éligible à la réduction d’impôt.

Par ailleurs, en cas de plus-value après 5 ans de détention, cette dernière sera exonérée d’impôt sur le revenu, mais sera soumise aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

Exemple de FCPI 2022 pour défiscaliser

Parmi les FCPI dont la souscription n’est pas close, retenons le FCPI Dividende Plus n° 9 dont la souscription a été prorogée jusqu’à l’été 2022. Ce FCPI a pour dépositaire la Banque Fédérative du Crédit Mutuel. Elle présente les caractéristiques suivantes

Réduction IR 25 %
Valeur de la part 100,00 € hors frais d’entrée
Souscription minimale 1 000 €, soit 10 parts (hors droits d’entrée)
Frais d’entrée 0 %
Durée de placement 6 ans, non prorogeables
Droits de garde 0 % si les titres restent en nominatif pur à la Banque Fédérative du Crédit Mutuel (banque dépositaire)
Valeur liquidative Semestrielle

Faut-il investir en FCPI ? Notre avis

Investir dans un FCPI peut répondre au souhait de contribuer au financement de start-up françaises ou européennes, génératrices des emplois de demain. Certaines entreprises innovantes recèlent, en outre, un potentiel de croissance important. C’est également un moyen de diversifier ses placements dans des PME non cotées.
La motivation principale de cet investissement reste toutefois les avantages fiscaux qu’il procure.
D’autres éléments doivent toutefois être pris en compte. Les FCPI sont des placements à risques dont les pertes peuvent être supérieures à l’avantage fiscal. Pour cette raison, il s’agit d’un placement pour investisseurs avertis. Il est également prudent de ne pas consacrer plus de 10 % de son portefeuille en FCPI.
Dès lors, nous conseillons de retenir certains critères avant d’investir dans ce type de produit :

  • Privilégiez les sociétés de gestion ayant fait leurs preuves par le passé. Il est ainsi possible de vérifier les performances des fonds arrivés à échéance.
  • Faites attention aux frais prélevés à la souscription, puis annuellement. Ces derniers peuvent grever de façon importante la rentabilité du placement.
  • Diversifiez vos investissements en FCPI : souscrivez dans deux FCPI par millésime au moins et dans plusieurs millésimes pour vous abriter des fluctuations des cycles économiques.
    Ces conseils de prudence peuvent, en partie, être repris pour tous les placements présentant un risque en capital.

Points clés à retenir :

  • Les FCPI permettent d’investir dans des sociétés non cotées innovantes ;
  • L’investissement présente des avantages fiscaux ;
  • Il convient de faire preuve d’une certaine prudence en raison des risques inhérents à cet investissement.
Nicolas Delorme
Auteur
Nicolas a 15 ans d’expérience internationale et a travaillé au sein de la banque privée suisse Lombard Odier pendant 10 ans, où il a créé et développé avec succès les activités d’intermédiaire financier de Lombard Odier en Asie où il a vécu pendant 5 ans. Il a ensuite dirigé les activités de développement commercial international des gérants de fortune indépendants et des family offices genevois. Nicolas a travaillé 4 ans avec Alain en tant qu'associé dans Planet of Finance.
Partager ce conseil :

Écrire un commentaire