Peut-être le savez-vous déjà, mais un nouveau système de plan d’épargne retraite a vu le jour en 2019 (pas trop tôt !). Lié à la loi Pacte, il s’agit du PER, qui remplace tous les anciens produits… Mais ils sont toujours là, pour le moment du moins. Eh oui, votre actuel plan d’épargne retraite populaire (PERP) continue d’exister. Comment ça se passe du coup ? Suivez-moi, je vous explique tout.

 

Ouverture et alimentation d’un PERP

Faut-il ouvrir un PERP ?

Vous avez raison de vous poser la question. Après tout, si de nouveaux plans d’épargne voient le jour, pourquoi s’embêter avec un vieux produit ? Vous n’avez pas tout à fait tort, il peut être judicieux d’ouvrir directement un PER individuel.
Mais (il y a toujours un mais), n’oubliez pas que le PERP bénéficie d’une fiscalité avantageuse puisque les versements sont déductibles des impôts, qu’il ne subit pas de prélèvements sociaux et qu’il ne compte pas dans le plafonnement des niches fiscales. Ça vaut quand même le coup d’y réfléchir, non ?

Lire également : comment augmenter sa retraite ?

Quand ouvrir un PERP ?

Vous pouvez le faire de 18 à 75 ans, mais plus tôt vous l’ouvrez, plus grande sera votre épargne (c’est mathématique).

Qui peut ouvrir un PERP ?

Tout le monde. Mais quand je dis “tout le monde”, c’est vraiment le cas. Ce n’est pas comme pour le plan d’épargne collectif, qui nécessite une condition liée à l’entreprise. Étudiants, salariés, commerçants, libéraux, tout le monde peut en bénéficier. Même les chômeurs. Où est le piège ? Eh bien, disons qu’à partir d’un certain âge, il n’est plus possible de contracter un nouveau PERP. Pour les autres, tout ce que vous avez à faire, c’est vous rendre au sein de votre banque ou de votre compagnie d’assurance, ou mieux encore, contacter un conseiller financier.

Comment alimenter son PERP ?

C’est très simple car vous n’avez que deux possibilités :

  • Par versements libres : périodique à montant fixe ou totalement libre, c’est comme vous voulez ;
  • Par transfert : vous pouvez encore transférer votre épargne d’un PER entreprise ou d’un contrat Madelin vers votre PERP.

Peut-on arrêter les versements sur un PERP ?

Vous n’êtes pas en prison, personne ne va vous forcer la main pour l’alimenter. Vous constituez votre épargne selon vos besoins et vos capacités.

Fin du contrat

Comment récupérer l’argent de son PERP ?

Je vous vois venir avec votre envie pressante de récupérer toutes vos économies. Désolé de vous décevoir, mais c’est à la retraite, et à ce moment seulement, que vous pourrez récupérer votre dû (il y a des exceptions bien sûr, mais je vous en parlerai plus tard). Les sommes que vous aurez versées pourront être soumises à défiscalisation, mais dans la limite d’un plafond que vous pouvez retrouver sur le site du service public. Alors, comment faire pour récupérer tout ça et profiter du PER pour défiscaliser ?

Liquider son PERP : sortie en rente

Si on y réfléchit bien, le but du PERP, c’est quand même d’économiser une bonne épargne pour pouvoir vivre décemment après sa retraite. Il est donc logique qu’on le reçoive sous forme de rente viagère, c’est-à-dire en plusieurs fois, comme un salaire post-retraite. Exception qui confirme la règle : si le montant mensuel est inférieur à 40€, alors vous recevrez cette somme en une seule fois, sous forme de capital finalement.

Liquider son PERP : sortie en capital

Ce n’est pas le plus courant, mais oui, il est possible de procéder à une sortie en capital. Si vous optez pour cette solution, vous avez le choix entre 2 modalités :

  • Récupérer 20% de votre épargne en capital et 80% en rente viagère (du moins, si votre contrat l’autorise, car ce n’est pas forcément le cas) ;
  • Récupérer la totalité en capital, qui devra ensuite être utilisé pour l’acquisition de votre résidence principale si vous n’en avez pas été propriétaire depuis au moins 2 ans.

Peut-on garder son PERP après la retraite ?

Bonne nouvelle : la clôture du PERP n’est pas automatique. Vous avez le droit de continuer vos versements même après la retraite.

Débloquer ses droits par anticipation

L’heure n’est pas encore arrivée, mais vous êtes tenté de récupérer vos économies sur votre PERP par un déblocage anticipé ? Bon allez, j’avoue tout, vous pouvez éventuellement les reprendre avant la retraite. Ce n’est pas très judicieux, mais vous avez le droit de les racheter sous forme de capital en exonération d’impôt, si vous répondez à l’une de ces conditions tout du moins :

  • Votre conjoint ou partenaire de PACS est décédé ;
  • Vous êtes surendettés ;
  • Vous êtes en invalidité sans pouvoir exercer de profession ;
  • Votre activité non salariée a cessé à la suite d’une liquidation judiciaire ;
  • Vos droits à l’assurance chômage ont expiré ;
  • Vous n’avez ni contrat de travail ni mandat social depuis au moins 2 ans (pour les anciens mandataires sociaux).

Le saviez-vous ? Il est également possible de racheter ce qu’on appelle un « petit PERP » si son montant s’élève à moins de 2000€. Là encore, des conditions s’imposent :

  • Vous ne devez y avoir effectué aucun versement depuis 4 ans ;
  • Votre foyer fiscal ne doit pas avoir touché plus qu’un certain plafond.

PERP et le nouveau PER

Que devient l’ancien PERP ?

Eh non, il n’est pas mort. Les nouveaux PER sont déjà proposés depuis octobre 2019 et le PERP arrêtera de l’être à partir d’octobre 2020. Dans ce laps de temps, vous pouvez toujours en ouvrir un. Mais après ? Vous pourrez continuer de l’alimenter tout à fait normalement. Rien ne change ! Ni les versements, ni la fiscalité rattachée.

Peut-on transférer son PERP vers le PER individuel ?

Vous possédez déjà un PERP mais vous ne voulez pas forcément le conserver ? Et si vous le transfériez sur un autre PER ? Parce que oui, c’est possible ! Le PER individuel est proche de votre PERP, si ce n’est que vous avez une possibilité supplémentaire de départ anticipé et quelques évolutions fiscales. Que du bonus, donc ! En plus, vous pouvez le faire à n’importe quel moment. Attention cependant, cette démarche est irréversible. Le flux marche dans un sens mais pas dans l’autre, alors réfléchissez bien.

Je suis sûre qu’à présent, le PERP n’a plus de secret pour vous. Il est temps de faire votre choix : le conserver, le transférer ou lui dire adieu. A vous de voir, mais pesez bien le pour et le contre.

Préparer ma retraite 3

Nicolas Delorme
Auteur
Nicolas a 15 ans d’expérience internationale et a travaillé au sein de la banque privée suisse Lombard Odier pendant 10 ans, où il a créé et développé avec succès les activités d’intermédiaire financier de Lombard Odier en Asie où il a vécu pendant 5 ans. Il a ensuite dirigé les activités de développement commercial international des gérants de fortune indépendants et des family offices genevois. Nicolas a travaillé 4 ans avec Alain en tant qu'associé dans Planet of Finance.
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